Par Philippe Dibilio
C'est bien l'image d'un préfet hyperactif qui ressort de l'interview que fait François Sapy (Tribune de Lyon) de Jacques Gerault, préfet de Région. Une hyperactivité qu'il assume en déclarant : « il faut sortir de cette image de préfet représentant seulement l'Etat de droit sur un territoire. »
Je ne sais si c'est au préfet Weïss que pense notre représentant de l'Etat mais on l'imagine bien tracer le parcours de la rue de la Ré ou lancer le grand chantier du Parc de la Tête d'Or qui, lui aussi, vît le jour en période de grande crise économique. Jacques Gérault se contente, pour le moment, d'affirmer : « je pense que l'agglomération doit adopter un principe de construction plus dense, en développant des immeubles plus hauts » ; une façon de modifier le PLU vite fait en quelque sorte. Mais donnons lui acte des sommes qu'il récapitule en référence à ce que l'Etat a engagé dans le cadre du plan de relance. Tout allait donc pour le mieux à la lecture de cette interview publiée jeudi dernier. Tout sauf un petit couac relaté par ailleurs par le Progrès du samedi. Que nous dit le vénérable quotidien lyonnais ? Que l'Etat a repoussé la signature, prévue le 15 avril dernier, d'une autorisation d'occupation du territoire sur le site de l'ancien camp militaire de Sathonay Camp. Or ce document aurait permis au groupe de construction GCC de déposer le permis de construire du pôle régional de gendarmerie, un projet essentiel pour la commune qui représente un investissement de 150 millions d'euros pour 20 000 m2 de bureaux, hangars et logements qui amèneraient plusieurs centaines de gendarmes dans la cité. Un projet totalement financé par le privé et qui participe du plan de relance. Pire le ministère de l'intérieur mettrait ce dossier en balance avec un autre prévu à Pontoise. Voilà un couac qui tombe mal pour notre préfet trahi, par un de ces ministères à propos desquels il déclare dans l'interview : « le préfet doit agir pour mettre en œuvre la politique de chacun des ministres. Il faut être efficace dans une logique de projet » Alors que faire quand le projet s'éloigne ? Mouiller la chemise et ne pas se contenter des formes comme il le dit encore ? Ou suivre la menace qu'il affiche dans le même texte : « si les opérations prévues ne sont pas très rapidement lancées, je les annulerai et l'argent sera affecté ailleurs ». On attend avec une certaine anxiété la réponse à cette question du coté de la mairie de Sathonay et au Grand Lyon pour mesurer l'efficacité de cette méthode à la hussarde.
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