Je manquerais à tous mes devoirs si je ne vous présentais pas mes vœux pour l'année 2008 qui s'annonce. Alors bonne année ! Comme le fait dire à l'un de ses personnages dans son livre « Kafka sur le rivage », l'auteur japonais Haruki Murakami : « votre vision du monde lorsque vous affirmez que l'existence de chaque être humain est vouée à une stricte solitude, mais que nous sommes reliés les uns les autres par des archétypes immémoriaux est extrêmement convaincante ». Respectons donc cet archétype de la bonne année qui en vaut d'autres. Si les hommes (et les femmes) ont décrété à travers le temps qu'il y avait un jour où le bonheur des autres était l'actualité principale pourquoi pas ? Il y a un peu d'hypocrisie dans cette démarche mais aussi beaucoup de sincérité. En attendant peu de choses changent entre le 31 décembre et le 1^er Janvier et la vie continue avec son lot d'incertitudes.

OUF

Tribune de Lyon pourra publier des annonces légales et préserver ainsi environ 30% de son chiffre d'affaires qui dépendent finalement d'une simple décision administrative. Ainsi en a décidé le Préfet au terme d'une nouvelle réunion de la commission d'agrément qui, au final, n'a qu'un pouvoir consultatif. Pour cela François Sapy et son équipe, administrateurs compris, ont réuni les 600 abonnements supplémentaires exigés, ce qui, au passage, représente une rentrée financière aussi importante qu'imprévue. Mais il fallait le faire et avoir la foi du charbonnier du patron de Tribune de Lyon pour réussir ce pari fou. Placé face à ce qu'il considérait, non sans raison, comme une injustice il a remué ciel et terre pour faire triompher son bon droit. On ne peut que saluer cet effort et apprécier que pour une fois la raison l'emporte sur des intérêts particuliers qui se croyaient un peu vite en situation de se placer au-dessus des lois. Et que la presse à Lyon conserve un de ses fleurons.

MEURTRE

L'assassinat de Benazir Bhutto me soulève le cœur et montre à quel point cette femme courageuse était devenue un symbole de la liberté, de la démocratie et de la modernité dans un pays qui cultive l'archaïsme pour préserver ses privilèges. « La guerre c'est le prolongement de la politique par d'autres moyens » a dit un homme célèbre, Bismarck je crois. Dans le cas de ce meurtre, la politique a montré qu'elle pouvait aussi utiliser ces « autres moyens » et ce n'est pas la première fois que l'assassinat est utilisé pour « régler » un problème politique. Et chaque fois il y a un groupe extrémiste pour porter le chapeau. Et cela est valable sur tous les continents, l'Europe a eu son meurtre politique avec l'assassinat d'Aldo Moro en Italie. Et chaque fois le gouvernement en place, qui souvent en bénéficie, clame son innocence. Qui a dit que l'histoire se répétait ? Ce tragique épisode met toutefois en évidence la faillite de la politique américaine dans ce secteur du globe. Embourbée en Afghanistan puis en Irak, l'administration Bush a besoin de sa base arrière au Pakistan et pour cela doit y conserver un régime fort comme on dit quand on veut pas employer le mot de dictature parce que dans ces cas elle est tolérée. C'est ce régime qui se sentait menacé par le retour de Benazir Bhutto à la veille des élections qui aujourd'hui profite du crime sous les yeux plein de compassion des démocraties occidentales.