Appelez-moi :
« La Roumanoff !»
Propos
recueillis par Lucien de Vipoville.
De
passage à Lyon pour la présentation du Festival internationale
d'humour de St Gervais, Anne Roumanoff fait le point sur des années
de carrière bien remplies :
Quel
chemin parcouru depuis la classe et le sketch cent fois vu et cent fois
pas drôle « Bernadette calme-toi » ! la Roumanoff
revient, en grande forme et prête à tout pour enfin gagner ses galons de
comédienne qu'un petit milieu « show-bizzno-critiquo-culturel »
lui a trop souvent refusés.
Lucien
de Vipoville : Que gardes-tu comme souvenirs du Festival de St Gervais ?
Anne
Roumanoff : J'ai participé à des dizaines de festival au début
de ma carrière mais je n'en ai jamais gagné un seul, aujourd'hui ça
ne m'empêche pas de soutenir comme je le peux celui de St Gervais qui
à mon sens est l'un des meilleurs.
Cela ne doit pas être évident de caler cette semaine de festival dans un
emploi du temps qu'on devine surchargé ?
C'est rien de le dire. Pendant le festival j'ai 8 dates programmées
pour jouer mon nouveau spectacle ; ensuite je repars en tournée
partout en France avant de rejouer à Paris de juillet à décembre
prochain.
La question est bateau, mais quelle différence y a-t-il entre le fait de
jouer à Paris et de se produire en Province ?
En fait je suis plus stressée quand je joue à Paris. Le rythme est plus
soutenu, c'est un peu métro-boulot-dodo ; et puis le jugement du
public est plus dur, il est plus exigeant, un peu blasé, Tu as intérêt
à le surprendre, à lui proposer quelque chose de vraiment nouveau. Quand
je suis en Province, je suis plus détendue, et puis j'adore
l'ambiance de la tournée, je m'entends bien avec mes régisseurs :
on est une bonne bande !
Tu viens à Lyon souvent, quelles sont tes adresses ici ?
Moss
rue Mercière pour le poisson, la Brasserie Georges, j'aime bien
le Novotel Part-dieu, il est pratique, et aussi le Grand Hôtel
Concorde. Pour le shopping c'est la rue de la République...par
contre c'est incroyable vous n'avez pas de Zara ni de H et M. »
Tu plaisantes ! On a trois magasins Zara à Lyon !
D'accord mais pas de H et M !...
Je sais, c'est terrible je suis obligé de faire 4 heures de TGV pour
trouver des petits tops sympas, rue de Rivoli ! (rires)
Mais sinon je trouve que Lyon bouge beaucoup, elle se modernise, elle est
de plus en plus belle.
Parisienne, de bonne famille, élève à Sciences po ; tes proches
n'ont pas été un peu surpris quand t'as commencé à faire le clown ?
Pire que ça, ils méprisaient carrément mon travail, ils n'avaient
aucun respect pour ce que je faisais. Pourtant ils étaient prévenus ;
je savais que je voulais faire ce métier à l'âge de 12 ans.
On te demande de raconter des blagues en famille ou dans la rue ?
De moins en moins mais ça arrive : l'autre jour dans le TGV, 2
femmes très chics m'ont dit qu'elles ne me laisseraient pas passer si
je ne racontais pas quelque
chose de drôle. Je leur ai demandé ce qu'elles faisaient, elles étaient
banquières alors je leur ai dit de me faire, un chèque ça les a calmé instantanément
!
Il t'a fallu attendre longtemps pour obtenir la reconnaissance que tu méritais ?
Je n'étais peut-être pas au point non plus, il faut beaucoup de
travail pour arriver à un niveau en dessous duquel on ne descend plus.
Aujourd'hui je crois que j'y suis parvenue, et j'ai un indicateur sérieux
pour le savoir : le public. A Paris comme ici, tous mes spectacles
sont complets et ceux qui me trouvaient nunuche au début viennent me voir
jouer ; je sais même que certains rigolent !
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