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 19 février 2001

 

Jean-François Mesplède, un gastronome en survêtement !

 

 

Haut comme trois pommes, il mimait déjà les commentateurs sportifs aperçus furtivement sur la télé noire et blanc de ses parents. Depuis, Jean-François Mesplède a concrétisé son rêve d'enfant. A 52 ans, ce natif de Toulouse a passé la moitié de son existence à Lyon dans la galaxie journalistique.

 

C'est après un bref passage dans la fonction publique parisienne qu'il découvre notre cité, au beau milieu de années 70, en compagnie de sa première femme... mais c'est la seconde qui l'enracine définitivement entre Rhône et Saône. C'est là qu'il fait ses premières armes au Point du jour, le journal de feu l'union de la gauche, en tant que correspondant sportif avant de rejoindre Lyon Matin en 1981 où travaille sa nouvelle dulcinée. Au moment de la fusion, il rejoint la rédaction sportive du Progrès qui compte une vingtaine de journalistes. Des clubs régionaux aux compétitions internationales, il a vécu en direct les derniers soubresauts de l'amateurisme et le triomphe du sport business.

 

A l'occasion des obsèques d'Alain Chapel en juillet 1990, il écrit son premier papier socio-grastro pour l'Hotelerie avant de démarrer sa collaboration avec Les Petites Affiches. Cette conversion s'est faite sous l'impulsion de son épouse : “ Avant je mangeais utile ” résume-t-il. Quid de son nouveau hobby ? “ Aujourd'hui je trouve que c'est plus agréable de travailler pour la gastronomie. A une époque, on pouvait voir les joueurs dans les vestiaires, aujourd'hui il faut patienter des heures pour les approcher, il y a des entraînements à huis clos... ” et d'enchaîner sur son joueur favori : “ J'ai plus de facilités à voir Paul Bocuse, qui est une star mondiale, qu'un joueur de l'Olympique Lyonnais ! ” A l'occasion, il n'hésite pas à se transformer en rappeur avec la complicité de Guy Savoy, Bernard Loiseau à la plus grande joie du maître de Collonges.

 

S'il cumule désormais les mandats, c'est sans nul doute dans la gastro qu'il s'investit le plus. Outre les collaborations citées précédemment, il édite avec son épouse Annie le guide bilingue “ Lyon Restaurants ” qui regroupe cette année 135 établissements et qui devrait connaître d'ici peu un prolongement sur Internet.

 

Comment réagit-il quand il fait une mauvaise rencontre dans son assiette ? “ Cela ne me semble pas utile de casser le travail d'un établissement, je mets l'adresse de côté et je m'arrange pour revenir pour me faire un jugement définitif. Je pense qu'il y a des restaurateurs qui n'apprécient pas notre façon de travailler mais je ne suis tricard nulle part ! ”  glisse-t-il en souriant.

 

Jean-François peut donc “ s'inviter ” partout, aussi bien chez ses détracteurs - qui ne peuvent lui refuser l'entrée sous peine de refus de vente - que chez ses copains. Mais les brouilles sont rares, en témoigne l'accueil chaleureux réservé par les grands chefs à la sortie, en 1998, de son ouvrage consacré aux 3 étoiles Michelin (ci-dessus).

 

Les aubergistes tentent-ils de peser d'une façon ou d'une autre sur son jugement ? Réponse très vive de l'intéressé : 

“ Parfois on est invité, mas je choisis alors qui m'invite et ça n'influence jamais mon jugement. Si le restaurateur pense qu'il peut m'acheter en m'offrant le repas, je dirais ironiquement que ce n'est vraiment pas cher ! Je suis capable de payer mes additions et ça ne me pose pas de problèmes ! ” D'autant que Jean-François peut compter sur la générosité de son patron, Fernand Galula, qui ne se contente pas de régler les notes de frais mais laisse à son chroniqueur une autonomie totale.

 

Même si sa nouvelle fonction lui a permis de sortir de l'anonymat de la rédaction sportive du Progrès, on ne peut pas dire de Monsieur Mesplède qu'il soit un mondain invétéré. Son cocon est sans nulle doute sa vie de famille qu'il privilégie par rapport aux pince-fesses. Car il n'est pas seulement sportif sur le papier. Il a ainsi bouclé le marathon de New-York en 1999 avec à la clé une collation dans les cuisines de Daniel Boulud en compagnie de Philippe Gauvreau, Jean-Paul Lacombe, Philippe Rispoli et Frédéric Côte (ci-dessus).

 

Sa relative discrétion ne l'empêche pas d'affirmer son identité - en prenant soin d'éviter la polémique - par rapport à ses confrères en général : “ Chacun a sa façon d'aller voir les restaurants. Cela ne m'intéresse pas de porter un jugement sur la façon dont mes confrères font leur travail. ” et Pierre Grison en particulier : “ J'essaie de ne pas être passéiste et de ne pas enfermer la cuisine lyonnaise dans le carcan des lyonnaiseries.” Et toc !

 

Crédits photos: Becam/Lyon Reportage - Ateliers Proust - Jetpeople
 


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A suivre, La cinquantaine heureuse de Charlotte Rampling...

 

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