Mikaël Bouaziz :
« On s'est fait manipuler comme des
bleus ! »
De notre correspondant (moins sexy) Mehdi
Enfermées, exilées, les
graines de star du petit écran survivent rarement à leur prouesse
audiométristes. Affamés de reconnaissance, ces
« singes savants » sont commercialisés et parmi ceux qui accèderont au trône du
succès à contrat déterminé, les plus chanceux ont à peine droit aux cacahuètes
des maisons de prod'. Quant aux autres ?... Témoignage d'un des écureuils de la
course à la reconnaissance : Mikaël Bouaziz, tout frais débarqué de « Opération
Séduction ». La la la la...
Tout commence en avril
dernier par un casting de chasseuses de tête à la recherche de séducteurs de
tous horizons. Mikaël Bouaziz, jeune trentenaire lyonnais résidant dans la
capitale, se voit proposer de partir « faire le beau » sur un catamaran au mois
de mai. Tout un programme pour Mika qui devra dès le premier casting danser
torse nu devant une caméra... « La prod' sondait nos limites dans ce
type d'aventure : elle voulait savoir si nous étions prêts à tout ».
A
priori ASP Endemol - qui orchestre l'Opération - protège déjà ses
arrières et peu de collaborateurs de la maison sont dans la confidence. Mikaël
est à nouveau contacté : il doit préparer son passeport, des tests médicaux type
HIV, hépatites - un classique pour ce type de programme.
La règle du jeu lui est
révélée : 16 garçons sur un bateau sous la domination de quatre sirènes à
conquérir. Mais avant d'embarquer, la prod débarque dans la vie privée des
candidats qui voient leur passé décortiqué. Histoire de vérifier qu'ils ne
soient pas sidéens ou violeurs, cela pourrait faire désordre... Première victime :
Crystal, une des 4 filles sélectionnées. Virée à la dernière minute pour
cause de lourd passé de strip-teaseuse. C'est Vanessa qui hérite de son
billet d'avion...
Aéroport du Bourget, mardi
7 mai, 8h. Une centaine de garçons font le pied de grue sur le tarmac. Sans
café, ni eau. L'attente se poursuit jusqu'à 11h. « La prod' donnait
l'impression d'être perdue. Ce n'est qu'après que l'on compris que tout était
calculé pour nous mettre dans des conditions de stress maximum ». Thierry
Guillaume producteur exécutif et Alexia Laroche Joubert (Loft Story
et Star Academy) les observent à la dérobée.
A
l'arrivée des filles, le jeu tourne au vinaigre pour notre séducteur lyonnais.
Les 100 candidats sont alignés sur 4 rangées comme dans un concours du salon de
l'Agriculture... et les girls déambulent pour faire leur marché.
Ariane la
dominatrice snobe un Mikaël pourtant sûr de sa sélection... Mais le courant ne
passe pas... et au fil des minutes l'inquiétude se lit sur son visage. Les
capitaines posent et enlèvent les colliers au gré de leur bon vouloir. A leur
dernier passage, il est choisi in extremis. 35 garçons passent alors l'après
midi en casting privé avec les filles. Quant aux 65 éliminés, ils sont déjà
rentrés chez papa.
Mikaël commence à y
croire... il fait partie des 20 candidats retenus et le « bétail » peut rejoindre
l'hôtel pour manger. Durant le dîner un contrat leur est remis. A rendre paraphé
le lendemain soir. « On a alors compris que tout était prémédité. Nous avions
une journée pour faire relire les contrats et cette journée était le 8 mai ! »
En ce jour férié, quasi impossible de contacter un avocat pour lui soumettre le
dit-contrat. Bien vu...
Vérification
des valises et le lende-main matin ASP Endemol leur an-nonce le départ
pour... Saint Martin. Vol première classe et champagne pour les 19 participants
qui l'espace de deux nuits de fête sont devenus amis.
Dès l'arrivée sur le
catamaran, Mikaël et son « clan » de râleurs tentent de négocier une chambre. « Avec
le décalage horaire, pas question de dormir sur le ponton sans une douche. »
Dans le paysage paradisiaque de Saint Martin, ceux qui ne font pas l'effort
d'adaptation vont le payer cash : le Lyonnais et deux complices sont
immédiatement nominés par les filles et débarqués du voilier ! Sans avoir passé
une nuit à bord et sans autre forme de procès !
Stupéfié, Mikaël voit les
20 000 Euros de gain s'envoler ! Le bilan est maigre : une journée de travail,
une ennemie jurée... le tout pour 100 euros net. Et cinq jours - tous frais payés
à l'hôtel en attendant l'avion du retour ! Maigre consolation pour celui qui
se voyait déjà couronné « séducteur de l'été » !
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