Gérard Louvin: « Je ne regarde pas la télé. »
Photo © Jean-Marc Sureau - TF1
De notre correspondant Ludovic Vilain
Mais lorsqu'il est directeur de Star Academy, ce sont en moyenne 6 millions
de personnes qui le regardent oeuvrer chaque soir sur TF1. Mais Louvin, lui il
s'en fout. Cela ne change rien à ses habitudes. Il continue de courir en survêt'
dégueulasse au Bois de Boulogne, de gérer ses cinq sociétés dont un restaurant
et une radio, et de s'occuper de son fils, danseur chez Béjart à Lausanne...
« J'ai été catastrophé
quand Kévin m'a appris qu'il voulait être danseur. La danse ça me fait chier.
Mais la première fois que je l'ai vu danser, j'ai craqué; il est très doué et il
fera un grand chorégraphe. » Peut-être un futur Kamel Ouali... Voilà le
style Gérard Louvin. Grande gueule, grand coeur et certainement très gros
portefeuille. Cela ne l'empêche pas de se montrer fidèle, en amitié, et à ses
racines aussi: « Chaque été je venais à Ampuis. J'ai tous mes souvenirs
là-bas. La sortie du tunnel, l'odeur du Rhône, l'impression de revivre à chaque
fois que je retrouvais cette région après une année passée à Paris. Je venais
chez mon grand-oncle et ma grande tante, qui avaient le restaurant « Chez
Augier », qui existe toujours je crois... Mon meilleur ami de l'époque est
devenu viticulteur, forcément. C'est là-bas que j'ai découvert la vie, les
filles et que j'ai fait toutes mes conneries de jeunesse. C'est là-bas aussi que
j'ai appris le respect des gens, de la base. J'ai été élevé derrière un comptoir
et j'ai fait tous les boulots possibles et imaginables: ambulancier, cuisinier,
serveur, chanteur de bal. Et le guignol bien sûr. Ca fait un peu cliché, mais je
ne pouvais pas m'empêcher de monter sur la table pour amuser la galerie ! »
Aujourd'hui Gérard Louvin
continue d'amuser la galerie, à sa manière. Il fait du divertissement il le fait
bien. Et surtout, n'allez pas lui dire que ça ne vole pas très haut. « Je ne
regarde jamais les critiques, ou seulement quand je vais à la banque, comme
Charlie Chaplin ! Je vis bien et j'emmerde ceux qui me le reprochent... »
Oui d'accord mais tout de même. « Sacrée Soirée », « Star Academy » et le reste,
ce n'est pas vraiment représentatif de l'excellence culturelle française me
direz-vous... C'est surtout la partie visible de l'empire « Louvin ». Car
Monsieur Louvin, comme l'appelle Corinne son assistante, est un touche à tout,
du moment qu'il y croit. Il produit en ce moment le sus-cité Maurice Béjart. Il
est également derrière la pièce de théâtre « Les vérités vraies » carton du
moment à Paris, et qu'on vous recommande vivement au passage, et il a en projet
l'adaptation au cinéma d'une autre pièce. Bref, directeur de la Star Academy
c'est une petite récréation pour cet extraordinaire business-man du spectacle:
« Moi ça m'amuse ce genre d'aventure, même si je remarque que par rapport à
ce que j'ai connu dans le passé, comme Cloclo par exemple, il y a aujourd'hui
moins de feeling artistique, et moins de professionnalisme. Seule la célébrité
en soi fait rêver les gens. »
Louvin comme les autres ?
« Je suis dans la lumière depuis 20 ans, alors c'est pas trois prime-times
sur TF1 qui vont changer ma vie. Je fais un métier comme un autre, je respecte
les gens avec qui et pour qui je travaille, j'ai quatre ou cinq amis fiables, je
ne vais dans aucun pince-fesse parce que ça m'emmerde et c'est tout. Pour le
reste c'est du boulot. Je m'organise le mieux possible, je délègue mais je vois
tout. Comme un satellite ou un radar ! »
Un radar qui n'est pas
près de s'arrêter de renifler les bons coups: «Pour moi Lyon, c'est les
bouchons, la Brasserie Georges, Chez Léon et le saucisson... » Populaire on
vous dit !
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