Jamiroquai ou
la Sucess-Story d'un toqué !
Propos
recueillis par Philippe Rejany
Qu'on
se le dise : Jamiroquai n'est pas homme
à compromis. Il n'aime pas les interviews
et les Etats-Unis. En revanche, il aime les
belles voitures, les grands manoirs... et les
petites françaises.
Quand
on sait qu'il est célibataire depuis
quelques semaines seulement, Jay Kay n'a pas
eu de mal à drainer un public largement féminin
lors de son passage à la Halle Tony Garnier.
Ce qui expliquerait également la présence
d'une superbe blonde devant sa loge qui
attendait fébrilement la fin de
l'interview. L'homme au chapeau
collectionne les toques, pas les vestes... Il
serait d'ailleurs considéré comme un
tombeur hors-pair outre-manche, qui accumule
les aventures dans le Show-Biz (sa dernière
conquête officielle n'est autre qu'une présentatrice
de MTV).
Pour
le reste, l'Iroquois ne mâche pas ses mots :
il vole dans les plumes des américains et de
leur protectionnisme exacerbé et déterre la
hache de guerre quand on lui parle
d'écologie : Heureusement tout se
termine toujours par un bon calumet...
De
la fumette à la chansonnette...
5
albums, 16 millions d'exemplaires vendus
dans le monde, des tournées marathon... Si
Jason Kay (son vrai nom) est aujourd'hui une
star internationale qui habite un immense
manoir près de Londres et roule en Ferrari,
sa jeunesse ne fut pas vraiment celle d'un
golden Boy.
Le Space Cow-Boy était à l'époque
plus connu des services de police que du grand
public. Il aurait même eu quelques
altercations avec les forces de l'ordre en
raison de son petit commerce d'import-export
de cannabis monté en banlieue londonienne. Un
temps aujourd'hui révolu. Du petit dealer
de coin de la rue au statut de star
internationale, l'ascension a été
fulgurante.
Interview.
Connais-
tu Lyon ?
Pas
vraiment ! Je sais simplement qu'il y a
une cinquantaine d'années un gars qui
s'appelait Klaus Barbie pendait des gens de
la résistance aux lampadaires. C'est pas le
mec que je préfère...
Comment
te prépares- tu avant de monter sur scène ?
Rien
de particulier...Je fume un joint et c'est
à peu près tout. C'est indispensable pour
survivre à la tournée. En fait, plus que le
show c'est le fait de voyager tout le temps
qui est très fatiguant. J'ai fait 3 ou 4
trajets de 15 heures consécutifs :
c'est comme si tu allais en Thaïlande tous
les jours... en plus je voyage en bus :
c'est pas vraiment glamour !
Bon
et comment ça se passe avec les Françaises ?
Je
les adore. Je pense que je vais en voir une
demain...
Tu
la vois avant ou après le concert ?
En
général avant : je fais toujours
l'amour avant de monter sur scène.
C'est
plus facile maintenant pour toi avec les
filles...
Pas
sûr. Je dirais même que c'est plus
difficile de trouver une fille bien. A 80%
elles sont plus intéressées par Jamiroquai
que par moi.
Tu
fais un peu de sport pour garder la forme ?
Non,
j'ai pas vraiment le temps. Quand j'aurais
fini cette tournée, je prendrais une année
sabbatique. Mon boulot me prend tout mon
temps. J'enregistre et je répète chez moi.
D'ailleurs tout le groupe vient bosser chez
moi : ils commencent à me prendre la tête...
Moi je ne vais jamais chez eux me servir dans
leur frigo (rires) !
Il
paraît que ton dernier clip (« You give
me something ») a été censuré en
Angleterre...
Non,
je vois à quoi tu fais allusion. En fait,
dans ce clip je tape sur un paparazzi :
je pensais que ce serait drôle, mais je me
suis trompé. Comme je suis en procès en ce
moment avec un photographe qui porte plainte
contre moi pour agression, çà n'a pas été
vraiment du goût de mes avocats... Ils ont préféré
que je retire ce passage.
Mais
tu sais, quand je vois comment çà se passe,
ça me fout les boules ! Quand « Space
Cow-Boy » est censuré aux Etats-Unis
parce qu'on montre quelques feuilles de
Marijuana, alors qu'on voit des clips plein
de mecs qui fument des joints, armes à la
main et entourés de salopes à moitié à
poil, çà me fait marrer ! Moi si je
faisais un clip en voiture sans mettre ma
ceinture, ce serait censuré ! Le vrai
problème, c'est qu'aujourd'hui tout est
contrôlé par les États-Unis.
Tout
est allé très vite pour toi depuis ton 1er
album. Trop vite peut-être ?
Non,
je ne pense pas. Je suis quelqu'un de très
impatient. Quand je regarde en arrière,
j'ai l'impression que c'était hier...
Comment
te vois- tu dans 10 ans ?
Je
me vois continuer à faire des disques !
Il faut dire que j'ai le privilège de
devoir 7 millions de livres à Sony. C'est
un vrai privilège que j'aimerais beaucoup
partager, crois-moi ! 7 millions de
livres, tu te rends compte !
Alors,
la prochaine fois que quelqu'un me dit que
je vis comme un nabab en ne faisant que
chanter, je lui mets mon poing dans la
figure...
|