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/ LES GENS

10 Février 2003

 

Philippe-Marc Jocteur :
bain de campagne a l'île barbe !

 



De notre correspondante Françoise Petit


Dans son tout nouveau “ chez lui ” au dessus de la “ boulange ”, Philippe-Marc Jocteur s'est dessiné une île qui accepte peu de touristes. Solitaire comme un marin pourrait l'être, convivial lorsque c'est nécessaire, ce disciple de “ Banette ” prêche la vie simple.

Opération “ torpillage ” à Hossegord ! Imaginez Jocteur, sous l'eau, en train de “ cisailler ” les jambes de ses sœurs devant un père médusé par la peur de l'eau. Philippe-Marc avoue qu'il ne manquait pas d'idées pour faire le zouave. Une façon friponne de répondre à une éducation assez rigoureuse mais ô combien prometteuse. A Colombier-Saugnieu où sa mère avait été nommée directrice du Groupe Scolaire, il fallait savoir s'adapter à d'autres valeurs que celles enseignées en ville.

 

Accueillie comme une véritable notable au village, Maryse, brillante diplômée de l'E.N de Grenoble, fut la propre maîtresse d'école  de son fils ! “ C'était l'horreur parce qu'elle se montrait beaucoup plus sévère avec moi qu'avec les autres mais, il faut avouer, je n'avais pas très bon caractère ”. Résultat : les punitions pleuvaient. Le sourire restait cependant prioritaire pour cet élève conscient de l'importance du devoir accompli.

 

Dans une ambiance d'autorité et d'amour, sa grand-mère paternelle mettait en application la notion de mérite. Pour obtenir de l'argent, il fallait t r a v a i l l e r ! Une pièce... oui mais jamais sans avoir : aider aux champs, fait la vaisselle ou nettoyer les tombes du cimetière...  “ J'adorai aller au cimetière. Le dimanche c' était un but de promenade. A y réfléchir, je pense que cette pratique dominicale est à l'origine de mon culte des croix ”. Mystique et facétieux Philippe-Marc quand il était enfant de chœur, n'hésitait pas à mettre de l'eau dans le calice du curé, le privant ainsi d'une gouleyante communion !

 

Rien de très répréhensible dans tout çà, seulement des blagues de potache qui agrémentent des souvenirs d'enfance. Plus sérieux Philippe-Marc lorsqu'il explique que ses parents se sont sacrifiés pour leurs enfants : “ malgré la situation de papa- qui était dans les transports- et maman -confortable-, élever six enfants n'était pas une mince affaire ”. Une organisation s'imposait. Les Jocteur combinaient, alternaient effort et plaisir. Effort de poursuivre des études privées ou supérieures qui coûtaient cher, plaisir chaque été, de passer en famille, un mois entier à la mer ou à la montagne.  


Le besoin d'autonomie - dès l'âge de 10 ans - du futur boulanger P.DG de l'Ile Barbe, ne déclencha pas un conflit de génération. On laissait le “ petit ” aller à Souvigny dans l'Allier ou son oncle et sa tante contribuaient à construire la personnalité du neveu déjà bien adulte dans sa tête. La campagne, toujours la campagne. “ Il faut être propriétaire de sa terre ” disait encore sa grand-mère. La terre de Philippe-Marc est au bord de Saône, sur une place charmante qui fleure bon le pain. Préférant la pierre au verre, le bois au stratifié, l'argile aux produits de synthèse, ce passionné d'art cultive en off ses amitiés : “ la vie nous impose d'être en représentation, ce n'est pas ma vie ” . Ainsi préfère -t'il discuter avec Gérard Colomb autour d'un petit mâchon que de jouer les charmeurs d'élus sur la même personne à l'Hôtel de Ville. Ainsi respecte t'il Paul Bocuse sans avoir la prétention d'être son ami, s'amuse t'il comme un petit fou avec Jacotte Brazier, admire t'il comme un tableau de Vinci, Jean Ducloux , remercie t'il le ciel d'avoir rencontré Joseph Nicot*, etc...


Sa maison est à son image, remplie de valeurs sûres, d'objets qui ont l'âme d'un passé simple ou chargés d'émotion, de bûches qui craquent dans la cheminée. Couleur Couty aux murs, saveurs subtiles dans la cuisine, home cinéma dans la chambre, Philippe-Marc Jocteur oublie dans ce décor qu'il est un chef d'entreprise employant 54 personnes. Ce natif de Vienne est devenu un vrai lyonnais amoureux de sa ville, de son quartier. La vague high-tech qui part de “ L'Ouest ” ne franchira pas la place Jocteur. Ici, jure Philippe-Marc, ce sera toujours la campagne !



* Joseph Nicot, Président Banette France, propriétaire des Moulins Banette
 


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