Martine Roure, affective et idéaliste !
De
notre correspondante Charlotte
« Il
faut changer la société ». De grands idéaux, d'interminables
projets, et... inévitablement des désillusions. Martine
Roure, cette femme au parcours professionnel impressionnant, ressent
« le besoin de faire évoluer les choses » mais aujourd'hui
à 53 ans, elle se languit d' « être aux manettes » pour
faire passer les idées qu'elle défend depuis si longtemps.
Martine
Roure, aujourd'hui Députée au Parlement Européen,
appartient au monde politique depuis 20 ans. Une planète bien à part,
et, c'est en connaissance de cause qu'elle nous confie « se
battre pour ne pas se couper du monde réel »,
ce que certains (on taira les noms !) aveuglés par leur fonction, ne
font plus depuis bien longtemps. Ahhh,
la jungle des politiques, Martine l'a vécu au quotidien et
« quand on est une femme plutôt jolie (nous
lui accordons !) , les rumeurs vont bon train ».
« C'est un peu Dallas, ce monde impitoyable »
ou règnent insultes et méchancetés
gratuites. A ses débuts, tout est bon pour déstabiliser cette maître
psychologue idéaliste. « Marie-Thérèse
Geffroy a connu la même chose que moi à ses débuts, mais on
s'endurcit avec le temps, j'étais traitée de nunuche et
aujourd'hui je suis là. »
Elle
reconnaît d'ailleurs regretter parfois ses fonctions de Principale de
Collège, dans lesquelles elle se sentait parfaitement à l'aise. Déjà
intégrée dans de nombreuses associations à cette époque, elle
s'investissait pour la cause des « enfants battus, violentés
et malheureux » qu'elle voyait évoluer
sous ses yeux dans sa classe pratique . Mais l'insupportable « impression
de ramer » et de voir ses idées
semées au vent se transforme en déclencheur d'une nouvelle vocation...
Martine décide d'entrer au Conseil Municipal de
Lyon. Puis une chose en amenant une autre, la Politique gagne du terrain
dans sa vie et à ce jour elle s'avoue « bouffée par la
masse de travail et en manque d' activités ludiques ».
D'une vie à l'autre, Martine résumera que globalement « c'est
sa vie, ses choix ! » et qu'
« elle aime faire les choses bien et avec rigueur ».
Pour cause, elle a été classée la député la plus assidue (sur 126 !)
par Science Politiques de Londres...
Cette
assiduité lui aura tout de même valu de nombreuses concession. Adepte de
peinture, de musique et de psychologie a du faire des choix pour se faire
une place dans le paysage politique. Sa vie de femme est pour le moment
mise de côté au profit de sa vie professionnelle. Avec un mari du sérail
et un fils unique de 29 ans, on imagine que son bureau qu'elle compare
à une « ruche » prend une place prépondérante sur sa vie de
femme au foyer. Cette « optimiste de nature »
est aujourd'hui « contente de son travail »
et souhaite à son fils de lui ressembler. Son ultime désir est
maintenant d'obtenir plus de pouvoir tout en restant elle même, à
l'image de Marie-Lise Lebranchu,
une amie qu'elle admire énormément : « Je
n'aurai jamais pensé qu'elle arrive aussi haut. Elle me donne de
l'espoir car cette grande bonne femme ne s'est jamais vendue »...Vendue ?
et oui car, Martine estime que la plupart des politiques privilégient « les
paillettes des médias » aux
objectifs primordiaux.
Et
pour la Lyonnaise ?
« C'est
ma ville et je l'adore »
vous répondra t'elle du tac au tac. Fière
de son évolution professionnelle dans le 3ème
arrondissement, elle continue d'entretenir de
proches relations avec ses habitants.
« Je vais les rencontrer sur le
marché, leur expliquer et leur redonner confiance
en l'Europe »,
nous dit elle. Avec un petit faible pour Montchat
qu'elle aime beaucoup, Martine se plaît à être
accueillie à bras ouverts par la population.
Elle regrette l'harmonie cosmopolite d'autrefois
Place du Pont, dont elle fait un de ses objectifs
privilégié.
Et pour ce qui est de ses ballades,
c'est vers Saint-Jean ou la Croix-Rousse qu'elle
se dirige, avec une note émotive lorsqu'elle
parle de Fourvière... Oui, je confirme pour l'avoir
vu de mes propres yeux, Martine aime sa ville,
d'autant plus du fait qu'elle est ballottée
régulièrement entre Lisbonne, Stockholm, Bruxelles
ou Strasbourg pour les besoins de sa fonction
élective.
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