Philippe, le Lyonnais de
Star Academy
« Emma
est une vraie bimbo !
»
De notre
correspondante Lilou
La première saison de Star Academy ne lui avait pas laissé un souvenir
impérissable. Il voyait cela plutôt comme le Club Med, lui, le musicos qui
galérait tous les jours pour se produire. Mais une fois dedans, c'est une autre
musique !! Philippe Miro, Lyonnais d'origine et désormais étiqueté Star Ac,
nous a reçu dans les locaux de Mac Ben Music chez Jocelyn Garabedian
(ci-dessous). Pas rasé, à la cool, sans caméra ni collant, il s'est prêté
avec sourire à notre interview.
« Star
Academy, à première vue, ce n'est pas très glorieux de faire ça. Mais il faut
assumer. » Au
printemps 2002, Philippe s'inscrit sans trop y croire pour se donner la chance
de rencontrer des producteurs et laisser sa carte de visite.
Il monte à Paris
pour le casting avec sa basse et décide de n'interpréter que ses chansons.
Lorsqu'il apprend qu'il est sélectionné, des milliards de questions se posent à
lui : « Soit tu te mets un sac sur la tête pour le reste de ta vie, soit ça
marche ».
Effectivement,
il n'avait pas inscrit Star Ac dans sa carrière. Lui, c'est plutôt la « zique » genre
Pink Floyd, U2, ou version française Goldman et Obispo. Pour se
donner les moyens, il s'inflige 9 ans de solfège et il apprend seul à jouer de
la guitare, de la basse et du piano. Comme il a du mal à trouver des chanteurs
pour créer un groupe de rock, il s'y colle. Cazville, son dernier groupe, tourne
beaucoup dans la région lyonnaise et obtient un franc succès.
Après un CD démo 5
titres, Cazville a édité à compte d'auteur chez Mac Ben Music son premier album
"Un meilleur lendemain". Titre prémonitoire ?...
Mais
sa promotion à la Star Ac a chamboulé sa vie pépère de formateur informatique.
Lâchant son boulot, il laisse sa petite amie Catherine à la maison et part vivre
la vie de château.
Quand Philippe s'installe avec ses nouveaux co-locataires, il
a la sensation d'intégrer un poulailler : « 16 individualités qui cherchent à
se mettre en avant sans arrêt ». Dans son désarroi, un peu de bonheur. Il
découvre la salle de musique avec ses nouveaux potes Alexandre,
Georges-Alain, Houcine et Jérémy. En 2 coups de cuillère à
pots, ils font leur premier buf : le niveau n'a rien avoir avec la 1ère
saison et il sait désormais que la barre est très haute.
Le
rythme des cours commence : la danse classique avec le string et le collant sont
une épreuve, le cours d'expression théâtrale avec Oscar le fait sortir de ses
gonds, la gym avec West dès 9h, c'est l'enfer...
Kamel, le prof de choré
lui en demande trop. Reconnaissant la compétence des profs, Philippe se prête
quand même à ce remue-ménage avec entrain. Arrive la préparation des
évaluations : « Deux jours de psychose, tout est fait dans le château pour
faire monter la pression ». Malgré la solidarité qui lie les élèves, ça
pleurniche dans tous les coins. Puis, le syndrome de la saturday night fever,
autrement dit le prime time ! Pour Philippe, chanter et danser sur du Cloclo
n'est pas particulièrement sa tasse de thé. Mais il s'est amusé et ça s'est vu.
Il n'est pas seul dans cette galère : « C'est Nikos, le présentateur de TF1,
qui était le plus stressé de tous »
Malgré
tous ses efforts, au bout de la 4ème semaine, Philou est éjecté... « J'étais
content et soulagé de sortir, 1 mois, ça suffit ! » confie-t-il. La vie
en communauté commençait à le gonfler sérieusement : «
Il y a ceux qui
systématiquement laissent du bordel derrière eux (cuisine, vestiaire etc..), les
autres qui ne rincent pas la douche ».
Sa douce maman, elle aussi, déprimait en voyant ce que l'on faisait faire à son
fiston. Il avoue quand même : « J'étais vert d'avoir été éliminé face à
Fabien ! ». Maintenant qu'il est sorti, il est devenu fan de l'émission
et ne loupe aucune quotidienne. « Avec du recul, je trouve que les
évaluations sont dans la logique des chose ! » Son pronostic : c'est
Emma, Georges-Alain et Nolwenn qu'il voit sur les marches du podium. Même si la
blondinette ne l'enchante guère : « Je déteste Emma et je l'assume, c'est une
bimbo. Elle chante très bien mais il n'y a aucune émotion chez elle.
Georges-Alain a une vraie voix, son attitude au château n'est pas sur jouée,
c'est un vrai bébé. Nolwenn est promise à une carrière : par rapport à David
Charvet, y a pas photo ! ».
Aucun regret, bien au
contraire, de ce passage éclair à l'Academy : « Mon objectif est atteint, je
me suis fait connaître. J'ai personnellement rencontré Pascal Negre, PDG d'Universal
Music pour évoquer mon avenir. Dans un premier temps, je vais écrire et composer
pour Houcine et Nolwenn des chansons qu'ils enregistreront à leur sortie. Je
vais également proposer mes textes à Florent Pagny et Obispo... On verra
plus tard pour enregistrer mon propre album ». A court terme, il y a aussi
la tournée. Seuls les 8 derniers élèves en font partie mais il y a eu des
repêchages l'année dernière : « J'adorerais faire partie de cette aventure ! ».
Comment
vit-il sa nouvelle vie à l'extérieur ? « Avant d'entrer au château, j'allais
en boîte, personne ne me regardait... » A sa sortie, Phil est resté 15 jours à
Paris pour remplir ses nouvelles fonctions et après la vie de château, a goûté
aux joies du camping ! « La production ne m'a payé que deux nuits d'hôtel !
Heureusement j'ai pu dormir sur le canapé de mon cousin ! Paris,
c'est vraiment la frime, le m'as-tu-vu... Je n'y vais que pour travailler. Lyon
est ma ville où je suis moi-même, c'est mon refuge. »
Pour l'instant, il savoure
ses retrouvailles avec sa fiancée Catherine, à son image, discrète et
réservée : « Star Academy, j'en avais un peu par dessus la tête ! »
confie-t-elle en se blottissant contre son épaule.
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