« Maman,
elle est TLM ! »
Propos
recueillis par Lucien de Vipoville
Pas
de problème de fièvre aphteuse ou de vache folle
avec Anne-Sophie Maritan qui revendique des origines 100%
lyonnaises. La jeune journaliste qui monte assume ses origines et
revendique une traçabilité « bourgeoise-catholique ». Du
coup c'est habillée classiquement qu'elle se présente chaque matin
à 9 heures tapantes à la rédaction de TLM.
Anne-Sophie
Maritan : « On commence toujours par une conférence de rédaction
qui réunit tous les journalistes et qui nous permet de répartir les
sujets qui seront traités dans le journal. En général ça se fait en
fonction des affinités de chacun ; moi j'aime bien tout ce qui est
fait divers par exemple mais s'il n'y en a pas dans l'actu, je vais
me battre pour avoir le sujet qui m'intéresse le plus. »
Pas
étonnant qu'elle aime se battre la petite Anne-Sophie, la preuve avec
un parcours professionnel fulgurant qui n'est pas prêt de s'arrêter
là :
ASM : « Je
suis arrivée à TLM en 1998 comme sta-giaire aux archives et j'ai eu très
vite un coup de foudre pour le métier de journaliste. Je voyais de loin
cette rédaction qui bouillonnait et ça me donnait vrai-ment envie. En
plus je crois que dans ce métier il n'y a pas de hasard et puis si les
gens vous aident vous pouvez y arriver. A TLM, il y a trois
personnes qui m'ont beaucoup aidée : Ludo, Nadjette et
Bruno Baixe notre Directeur Général qui a cru en moi tout de suite
et qui aimait mon style.
Aujourd'hui j'ai gardé la même façon d'être
et de travailler d'ailleurs :j'aime tout ce qui est rapide, le
fait divers, ce qui touche à la justice aussi ; je préfère ça à
des sujets plus magazines. En plus j'aime bien finir mon sujet en une
journée plutôt que de l'avoir encore en tête le soir quand je rentre
à la maison. Le seul problème en fonctionnant comme ça c'est qu'on
a moins de recul ; mais pour moi, moins j'ai de temps et plus je
suis performante, ça doit être une question de caractère ! »
Et
du caractère Anne-Sophie n'en manque pas, la preuve elle s'est très
vite imposée dans un monde masculin, et la sauce a pris façon « quelques
grammes de finesse dans un monde de brutes »...
ASM : « Pour
ce qui est de la caméra, JRI (Journaliste - Reporter d'Images), c'est
plus un métier d'homme, mais bon on s'y fait, on a des bras de
camionneuses. Sinon, c'est une question de qualité pas de sexe, même
si parfois le fait d'être une femme représente un inconvénient.
Exemple dans les vestiaires après les matchs, une femme n'a pas le
droit de rentrer pour filmer, du coup on rate les interviews. Sinon 90% du
temps, un grand sourire et on a l'info avant les mecs. C'est con à
dire mais il faut charmer pour les interviews, c'est hyper important. On
pourrait même faire dire un peu ce qu'on veut aux personnes qu'on
rencontre, mais on évite, on est pas là pour déformer l'info . »
L'info,
l'info toujours l'info, à croire que le métier de journaliste est un
sacerdoce pour Anne-Sophie. Mais ne vous méprenez pas la future reine du
20 heures sait aussi se consacrer à Maxime, 4 ans, sa première passion.
ASM : « J'ai
besoin de vivre à 200 à l'heure, de bouger de sortir; alors je me réserve
2 soirs par semaine et le reste du temps je le passe en tête à tête
avec mon fils. D'ailleurs c'est marrant mais il a déjà compris qui
j'étais et ce que je faisais. Il dit : « Maman elle
est TLM ! » Et
puis il est très fier, il en parle à ses copains. Par contre, je ne
discute pas vraiment avec les mamans de ses copains ; je ne supporte
pas les conversations qui tournent autour des couches-culottes ou de la
dent de lait du petit dernier. Du coup quand j'emmène Max à l'école,
je lui fais un bisou et je file. Je ne veux surtout pas qu'on me parle,
ça me saoule. Par contre je discute beaucoup avec lui et je lui explique
ce que je fais. Je serais très fière s'il devenait journaliste. Ca
voudrait dire que je lui aurais transmis ma flamme. »
Une
flamme qui brille depuis 24 ans maintenant dans les beaux yeux bleus
d'Anne-Sophie Maritan, une lyonnaise pur jus.
ASM : « Je
suis une vraie Lyonnaise depuis des générations, bourgeoise, catho etc...
Par contre je ne me sens pas lyonnaise parce que pour moi les Lyonnais
sont coincés, renfermés, avec des illères, pourvu que l'honneur
soit sauf. Et ça, je ne le supporte pas. Du coup, dans ma famille,
je suis un peu le vilain petit canard . Ils ont l'impression que je
viens à TLM pour m'amuser. Ils préfèreraient que je sois à RCF
(Radio Chrétienne de France, ndlr). Mais moi je ne conçois le
travail que si je m'éclate, sinon je ne travaille pas. Le pire à
propos ça a été à mes débuts à TLM : j'ai fait la météo
un jour déguisée en Pierrafeu avec une peau de bête et on a pu voir la
moitié de ma culotte : j'ai failli être déshéritée. Maintenant
ça va mieux même si on me prend toujours pour une sorte de bohème. »
Mais
finalement Anne-Sophie malgré son âme de nomade reste pour l'instant
bien attachée à Lyon une ville qu'elle aime et qui le lui rend bien.
ASM :
« Je connais Lyon par cur. J'adore les pentes de la Croix-Rousse,
je trouve que c'est l'endroit le plus sincère de la ville. C'est
tout à fait Lyon dans le genre les façades sont rutilantes, à l'extérieur
tout est beau, parfait et puis derrière les lyonnais sont comme les
autres, si ce n'est pire. Moi je suis pire que les autres mais je
l'assume ! »
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