Cosmopolitan Moyne
De notre correspondant Mehdi
Il sort à peine de son uf et ne cherche pas à
être plus gros que le buf. Fort d' un réel
talent pour le design et l'habillage
d'intérieur, Cyril Moyne (29 ans) construit jour
après jour un début de notoriété sur Lyon et à
l'étranger, NYC, Chicago, et Londres étant ses
destinations professionnelles préférées. Cet
ex-spécialiste de la clim est plutôt cool mais
entier et dévoué dans ce qu'il entreprend, c'est
pourquoi il cartonne et risque de rejoindre
d'ici quelques années le cercle des décorateurs
lyonnais « archi » prisés.
Cyril se décrit
comme un « jeune de la campagne » :
originaire de Crémieux, il grandit à
Bourgoin-Jallieu dans l'Isère mais ne tardera
pas à montrer son désir d'exil. Son père est le
patron d'une entreprise spécialisée dans la
climatisation industrielle, ce qui bercera les
étés et les week-ends du jeune loup grandissant.
Cadet des trois graines de la famille Moine, le
p'tit loup gardera de grands yeux admiratifs
pour sa grande sur, aujourd'hui assistante
médicale, et son frère, chaudronnier.
Son
bac en poche, il part faire ses classes à
l'armée pendant 10 mois dans les services de
communication du protocole. A l'écoute des
grands secrets de la planète, Cyril se languit
de découvrir le monde et c'est pourquoi à la
sortie de son service il partira à Londres
exercer un autre service : celui de la
restauration et de l'hôtellerie. Prévu pour 4
mois, le séjour linguistique se prolonge pour
finalement s'étaler sur deux ans durant lesquels
il prendra les responsabilités de superviseurs
dans des hôtels 5 étoiles. Son obsession du
détail le pousse alors à observer chaque élément
de décoration de ces somptueux palaces.
Il devient un
noctambule averti de soirées jet de la capitale
outre-Manche. Intellectuellement il se montre
assoiffé de connaissances et se lie à toute les
cultures : « c'est mon coté cosmopolite ».
Le retour en France sera une révélation pour le
jeune homme de 23 ans qui désire devenir alors,
comme une révélation de sa vocation, architecte
d'intérieur. Toutes les écoles lyonnaises vont
néanmoins le refuser du fait de son âge et une
fois de plus son désir de conquête sera réfréné.
Une
rencontre va malgré tout susciter son intérêt :
en passant devant L'Institut CREAD
qu'il ne
connaît pas, il décide une dernière fois de
tenter sa chance et c'est Mme Guy
directrice de l'école et ancienne
professionnelle, qui va déceler en lui le talent
non du dessin ou de l'artistique du jeune homme,
mais celui résidant dans la volonté acharnée de
réaliser ses désirs.
Elle lui donnera donc sa
chance et durant trois années consécutives, et
cela alors qu'il travaille comme serveur tous
les week-ends, il montrera « sérieux et
dynamisme »
nous confie Mme Guy.
A la sortie de
l'école une autre rencontre va orienter son
destin. Celle de Joël Orgiazzi,
spécialisé dans la ferronnerie d'art qui prend
sous son aile le désormais décorateur en
activité. De cette alliance découlera une
collaboration qui permettra à Cyril de voyager à
l'autre bout du monde. Parfaitement bilingue, il
négocie et vérifie la mise en uvre des
chantiers aux USA, en Australie ou au Canada. A
son compte, les contrats commencent à tomber. La
réalisation de la nouvelle boutique
Tramp's vêtement
de M. Molina, la boutique de chaussure de
Roberto Ferrucci, ainsi que les salons et
bar d'un hôtel à Oyonnax... « Ils sont
venus à moi » .
Tout
roule donc pour Cyril Moine qui travaille
désormais avec son ami Julien Cara,
spécialiste des techniques informatiques. Le
binôme a même conquis François Goffinet,
paysagiste de renom, dont les réalisations aux
USA ne cesse de surprendre. Pour exemple le Parc
de Pepsi Cola.
Enfin c'est son intérêt pour le travail des
artisans qui amène Cyril Moine a s'intéresser
aux travaux sur les meubles.
Rien n'arrête
le travailleur acharné, jeune talent de la
déco : pour preuve il n'a même pas le temps de
refaire la tapisserie verdâtre de son bureau ...
c'est le comble du décorateur.
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