Hervé Moreau, ébéniste branché déco
De notre correspondant Mehdi
2002. Cette année là, il chante pour la première
fois en haut de l'affiche et pour cause
l'architecte décorateur d'intérieur Moreau
n'est autre qu'Hervé le concepteur du
très prisé Cube à Lyon. Cet ancien rêveur
d'ébénisterie voit la vie en orange dans ses
ateliers e-technologiques. Sans planche à dessin
ni mégalomanie il a décidé de conquérir le cur
de sa ville adoptive après une longue période
d'abstinence dans l'univers créatif lyonnais.
Portrait du dernier décorateur mode pas vraiment
tombé de la dernière pluie.
L'histoire
commence il y a très longtemps (1966) dans une
campagne très lointaine (St Dizier en haute
Normandie) où un poupon nommé Hervé vit le jour,
fruit des efforts conjugués d'une maman prof d'histoire-géo
et d'un papa céramiste. Le quintette Moreau au
caractère nomade déménagera 13 fois en 13 ans et
gardera des assises au quatre coins de
l'hexagone. Grand frère s'installera à Paris
après l'INSA de Toulouse pour devenir directeur
technique, et petite sur sauve la planète dans
un service de réa, stéthoscope autour du cou.
Hervé, pour sa
part, veut devenir ébéniste à l'image de son
grand-père menuisier. A 16 ans ½, sa vie d'ado
assez éloignée des Britney de l'époque bascule
et il part faire son tour de France d'apprenti
ébéniste pour obtenir son CAP.
A 20 ans, il
intègre une école d'archi à Lyon et suit un
destin qui se fonde sous une bonne étoile. Il
obtiendra son diplôme en 1987 après une
rencontre inattendue avec le « patriarche »
lyonnais et architecte d'intérieur Pierre
Chaduc (ci-dessus).
C'est donc en
1986 qu'Hervé Moreau, jeune poids plume, va à la
rencontre du « Dieu » Chaduc en démarrant un
stage d'un mois durant l'été. A la rentrée, le
maître lui demande de rester plus longtemps. Il
obtient une dérogation exceptionnelle de sa
directrice (l'histoire ne nous en dit pas plus),
pour être dispensé du « rendu de travaux » tant
détesté par les étudiants de dernière année. Par
la suite, le jeune archi travaillera en free
lance et énormément pour son « protecteur »
jusqu'en 1991.
La famille garde
une place prépondérante dans la vie du jeune
homme, et c'est cette famille qui poussera sans
cesse l'enfant, l'ado puis l'homme à vivre de
ses passions.
De 1994 à 1995 il désire arrêter
cette profession qui lui reste peu rémunératrice
- intervention familiale - tout repart et cette
fois-ci pour de bon. Les chantiers se
multiplient dans toute la France à Paris au
travers de réalisation telle qu'un show room à
Saint Honoré, à Gap par la réalisation d'une
brasserie, le Highlander,
et outre manche il réalisera la boutique
Hardrige à
Londres.
Entre 2000 et
2001, ses deux collaboratrices Stéphanie
Laprendy et Sandrine Dacosta
(ci-dessus) le rejoindront. L'ambiance est très
studieuse aux airs de légèretés étudiantes :
dans les bureaux on travaille en transparence et
ça marche. Ce n'est pas étonnant car le
futuriste trentenaire compte bien rester sur la
place lyonnaise au delà des années 2020 et dans
ce cas on explique alors l'absence de table à
dessin dans les vestiaires de la leader team :
tout est informatisé à base de logiciel virtuel
digne des meilleurs simulations de la Game Cube.
C'est pourquoi
les patrons du Cube
(ci-contre lors de l'inauguration avec
Gwendal Pezerat) le restau qui con-naît une
notoriété certaine parmi les noctambules,
trou-veront l'année dernière le cabinet Moreau à
son goût.
Hervé nous confie néanmoins que
l'uvre n'est pas terminée (info ou intox ?). En
outre les projets coulent à flots, la boutique
Smart
doublant de volume feront-ils appel au jeune
créateur ? La boutique Indigo
en tout cas à Grenoble spécialiste du
Façonnable et autre Ralph Lauren l'ont
adopté. Tout ce passe à merveille pour
l'ébéniste dans l'âme qui ne jure en dehors de
son travail que par sa femme et sa toute jeune
pouponne qui voudra devenir... potier assurément.
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