Franck
Scabello archi-créatif !
De notre correspondant Mehdi
Ce que déteste Franck, ce sont les
chroniqueurs aux questions indiscrètes prenant
des photos de lui. Ce qu'il aime c'est créer,
surprendre, et innover. S'il n'y a jusque là
rien de surprenant pour cet ex-publicitaire
recyclé dans l'architecture d'intérieur, sa
quête s'inspire dans le funambulesque art du
remaniement de l'espace...lorsque ce n'est pas un
simple « copier- coller ».
Franck Scabello,
35 ans, est l'heureux père de trois enfants et
connaît un succès controversé parmi les
architectes d'intérieur lyonnais. Le parcours
n'en est pas moins étonnant, car issu de la
publicité le jeune Franck - créatif à
Melrose Place -
se voyait déjà en haut de l'affiche. Issu d'une
famille italienne du bâtiment, le poupon éprouve
certes une attirance pour les maisons mais son
destin en sera autrement.
A
22 ans ses copains le tirent vers la
com-munication, et plus précisément vers la
publicité. L'habilité du jeune homme dans ce
monde impitoyable lui permet d'intégrer de
grandes struc-tures lyonnaises (RDC, Jump).
Directeur
artistique sur des projets visant les produits
alimentaires et la cuisine, il combat les
« Parisiens » pour obtenir les budgets
régionaux. « Dans les domaines du
vêtement, Lyon est un peu pauvre en terme de
budgets publicitaires. De plus ils nous
enlevaient les bébés dès que nos idées étaient
pertinentes ! »
Le presque
trentenaire Franck
part alors à Paris pour une mission mercenaire :
un groupe d'expertise comptable désireuse de
développer un département communication lui
confie les rennes durant deux années. Il forme
alors des « pro du chiffre » aux domaines des
communicants. La lassitude gagne petit à petit
le jeune homme. Il n'arrive pas à sentir la
concrétisation de ces créations, son travail lui
semble impalpable. Un jour alors qu'il flâne à
la bourse du travail, il se souvient de la
phrase de son maître de pensée Jacques Ségala :
« Ne faites pas de la communication,
soyez des communicants ».
L'idée
ne fait qu'un tour dans la tête du jeune
créatif. Fini la com' et retour aux
premiers amours dans le bâtiment. Ses amis
l'incitent alors à renoncer, mais rien ne
changera plus la trajectoire de Franck.
Il monte
en 1992 son agence et se lance dans la création
de lieu qu'il veut insolite. On retiendra le
Groove,
qui deviendra le First Apéro,
le Key Biscane
et enfin le très remarqué Ness
près des
Brotteaux.
« La
notoriété est difficile a obtenir, Pierre Chaduc
a tout fait pour valoriser le métier »
nous confie-t-il, néanmoins Franck Scabello
dénonce le copiage. « Cela se rapproche
du délit d'initié »
et pour cause la profession souffre à ce propos
d'un manque de crédibilité. « On essaie
néanmoins de casser les tendances du moment en
étant moins conventionnel. Pour chaque
établissement on essaie de raconter une
histoire :le Ness raconte le rêve américain dans
son ambiance italienne. »
Franck
Scabello s'est aujourd'hui séparé de son
associé. Les projets à venir concernent le monde
de la restauration et les établissements de nuit
mais aussi tout ce qui est vecteur de mode.
Le
Ness nous
confie néanmoins que le concept du restaurant
était une idée mûrie de longue date : la
question ouverte reste celle de la part de
créativité dans la déco d'intérieur. Nos
décorateurs sont-ils des maîtres d'uvre
imaginatifs où de réels talents créatifs ?
|