Le
tour du monde de Mademoiselle Prune
Les
voyages forment la jeunesse dit-on... Un dicton qui prend souvent la forme
d'une image d'Epinal, avec en préambule l'inévitable scène du départ,
resservie dans tous les bons sitcoms : maman (effondrée) sur papa
devant la porte d'entrée (kitsch) de la demeure familiale. Dans le rôle
de l'enfant prodigue, Prune Vibert, 27 ans, domiciliée à Saint Didier
au Mont d'Or...
« Vous
la recon-naîtrez facilement, elle a des petits seins ! »
m'avait prévenu son inséparable copine Elodie Bagnères,
déléguée régionale du site 1001listes. Un tel signalement ne va
pas me faciliter les choses, me dis-je en prenant la direction de Vaise,
quartier (re)découvert depuis peu par la jet locale et où se trouve Un
singe en hiver, le resto de notre rendez-vous. C'est là que je fais
connaissance de Mademoiselle Prune, ex-aventurière de son état,
reconvertie depuis peu dans l'exotisme...
Comme
toute jeune fille de son milieu, Prune a successivement posé ses fesses
rebondies et roses sur les bancs de Fromente, de Saint Marc avant de
partir, bac en poche, à la découverte de Villeurbanne et de l'IUT Tech
de Co. Une expédition à haut risque pour une habitante de l'Ouest
lyonnais... Cette première aventure au royaume du béton réussie, Prune
peut sérieusement envisager de pousser plus loin ses investigations. Et
comme elle ne fait rien à moitié, notre étudiante s'envole en 1996
directement pour... Sidney avec à la clé un stage de 3 mois ! Deux
ans après, elle y est encore !
Tombée
amoureuse de l'Australie en général et d'un Australien en
particulier, Prune n' est plus pressée du tout de retrouver les verts pâturages
des Monts d'or. Tour à tour serveuse de bar puis assistante de
direction pour le pavillon Christofle, elle multiplie les expériences
(pour la tranquillité de ses parents, je n'en dirai pas plus),
confortablement installée dans la poche de son kangourou-boy-friend, un
certain Mark Lewinsohn...
1998
sonne le retrait du bush australien. Nos deux tourtereaux, qui ont comme dénominateur
commun une bougeotte exacerbée, décident de tenter leur chance chez les
enturbannés de Dubaï. Un désert peut en cacher un autre... Prune est
bombardée hôtesse de l'air pour la très select compagnie Emirates
pendant que Mark taquine la pub. Pendant les escales, notre héroïne fait
du shopping sur les marchés locaux... tant et si bien que, peu à peu,
germe en elle l'idée d'ouvrir une boutique de mobiliers et d'objets
« exotiques » à son retour dans la capitale des Gaules.
Un
rapatriement qui se précise en octobre 1999. Mark et Prune quittent sans
regret « le paradis de l'argent facile » trop
superficiel à leur goût. Direction Lyon ! C'est là qu'un comité
d'accueil (Stéphane, Julie, Alexandra...) a planté
sa tente - sur le quai de la gare Part Dieu - pour fêter le retour de
leur amie et accessoirement (?) reluquer l'aborigène qu'elle ramène
dans ses bagages.
Avec son look de surfeur et son éternel sourire aux lèvres,
Mark fait d'emblée l'unanimité...
« Blond, musclé, velu... un bel Australien typique ! »
soupire une Stéphanie rêveuse, un brin jalouse sans doute...
Le
temps poser leurs valises et déjà ils se mettent au travail pour mener
à bien leur projet. Après moult recherches et démarches, le magasin
tant attendu ouvre ses portes le 1er avril 2000 rue de Saint
Cyr, à la frontière de Vaise et des Monts d'or.
Magasin ou plutôt
appartement où sont disposés harmonieusement tables basses du Rajasthan,
kilims afghans, animaux-lanternes et autres objets insolites en provenance
d'Inde et du Bangladesh. Deux fois par an, Mark et Prune vont à la
rencontre de leurs lointains fournisseurs (recrutés via les ONG locales).
On en saura pas plus... Pas question non plus de nous révéler le chiffre
d'affaires de la première année d'exploitation... C'est qu'elle
est encore coquette, la prunette !
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