Concours de poésie pour la tour Oxygène
Par Marc Polisson
C'est devant une
assistance d'un cercle d'un millier de costars cravates et amis de la
poésie que le groupe Sogelym Steiner a posé la première pierre de sa
future tour qui s'élèvera fin 2009 à côté du centre commercial de la Part
Dieu.
Une tente transparente de 1000 m2, plusieurs rames de TGV
réservées depuis Paris, du champagne Moët et des petits fours signés
Pignol... sans oublier quelques acrobates accrochés à une grue et autres
saltimbanques branchés (DJ...)... vous avez tous les ingrédients d'une soirée
prestigieuse que seuls les rois de l'immobilier peuvent encore s'offrir.
Sur l'estrade les deux puissances invitantes Jean-Claude Condamin
(photo ci-dessus) et Peter Steiner sont aux petits soins pour leur
hôte d'honneur Gérard Collomb qu'ils verraient bien accomplir un
second mandat.
« J'ai le droit de vous souhaiter une campagne
électorale couronnée de succès ! » le flatte le très suisse PDG du
groupe Steiner après avoir remercié le sénateur-maire pour son implication
dans la réalisation du projet. Concert d'applaudissements auquel se joint
même l'UDF Jean-Luc Da Passano ! On mettra cette bourde sur le
compte de possibles problèmes auditifs... à moins qu'un deal Collomb-Mercier
soit à l'ordre du jour... Le président de la SERL, tout sourire, oublie un
instant les soucis du chantier du musée des Confluences et la facture
supplémentaire de 50 millions d'euros que réglera le contribuable*. C'est
ensuite à Olivier Pelat de passer de la crème sur les joues déjà
roses d'un Gégé qui n'en demandait pas tant : « Vous êtes le
chef d'orchestre amoureux de votre ville ! » lui déclare le PDG d'Euro
Equipement, dont la société est associée dans le projet, avant de
basculer dans le lyrisme avec vers (plutôt réussis) à l'appui.
Protocole oblige, à Gérard Collomb le mot de la fin : « Si
Peter Steiner a du temps de libre, je le prendrais volontiers comme
directeur de campagne pour bâtir le Lyon de demain ! Nous avons encore
pour ce quartier quelques beaux rêves à réaliser ! » souligne le
président du Grand Lyon avant de se lancer lui aussi dans une déclamation
poétique (Sartre dans le texte) et gestuelle. Deux curs purs font
ensuite leur apparition sur scène pour sceller symboliquement la première
pierre du chantier. Est-ce la chaleur ou l'émotion ? Toujours est-il que
dans la foule, un homme est soudain pris d'un malaise, seule petite fausse
note dans ce concert de louange et cet inattendu récital de poésie.
* Selon notre
confrère Les potins d'Angèle, le Musée des Confluences devrait
coûter 200 millions d'euros (contre 152 millions budgétés au départ).
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