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5 novembre 2001


Arthus Bertrand : l'argent du Rhône tombé du ciel 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De notre correspondant Julien

Après le succès colossal de « la terre vue du ciel », Yann Arthus-Bertrand signe une série de photos pour la promotion de la région lyonnaise. Une idée du Comité Départementale du Tourisme du Rhône et une nouvelle rente pour le photographe en vogue ! Lyonpeople vous emmène faire une ballade en hélico (aux frais du contribuable) !

 

Yann Arthus-Bertrand n'est plus à présenter. Ce photographe de renom est désormais une véritable marque commerciale. On ne compte plus les livres édités par le numéro 1 du business photographique. Une passion qui naît dans le cadre d'une illustration de thèse sur les lions du Kenya. L'appareil photo lui apparut alors comme un formidable outil de communication artistique. Il enchaîne les prises de vue sur les chats, les chiens... ce qui le rapproche de Michel Drucker. Yann s'attaqua ensuite aux pays, aux hommes et au sport, en résumé tout ce qui peut drainer un large public.

 

Notre homme loue ses services aux plus grands noms de l'édition : Paris Match, Le Figaro Magazine, Géo, National Géographic. Il crée l'agence Altitude qui constitue sa banque d'images. Ses fameuses prises de vue aériennes constituent un filon encore vierge. Il s'empare du créneau en 1991 et monte le projet « La Terre vue du ciel » sous le financement et le patronage de l'UNESCO en 1995. Cet ouvrage sortit à l'aube de l'an 2000 pour les fêtes de Noël. Le coup de marketing, parfaitement orchestré, est une réussite.

 

Son ego constitue le reflet de son compte en banque : démesuré et exponentiel. L'argent après lequel il court ne se prête pas à la palabre : il demeure indécent de parler d'argent avec ce businessman de la photo. S'il évite ce sulfureux sujet, il ne manque pas une émission de télévision pour faire sa promo. Comme par hasard, Yann vient de sortir « New-York vu d'en haut », un futur best-seller qui sera peut être suivi de « Kaboul vu d'en haut, avant et après ». Les nostalgiques des Twin Towers pourront se délecter de la sortie opportune de cet ouvrage...

 

Mais revenons-en à Lyon : Les 300 photos prises de son hélicoptère en une journée et demi ont, tout de même, été facturées prés de 410 000 F au Comité Départemental du Tourisme du Rhône

 

Son directeur François Baraduc (ci-contre) se félicite des très beaux résultats d'Arthus-Bertrand et pense faire appel à lui pour produire un fond iconographique du Rhône au printemps 2002. Le comité est encore en négociation sur les droits artistiques, une affaire Buren bis causerait du tort à l'exploitation commerciale sous forme de cartes postales, posters... Il paraît ainsi étonnant de faire une commande de 410 000 F en omettant de négocier les droits.

 

Mais l'affaire ne s'arrête pas là : les vues lyonnaises trouveraient leur place dans un nouvel ouvrage intitulé... « La France vue du ciel ». La somme engagée par le CDT a tous les airs d'une coquette subvention pour cette nouvelle opération commerciale. 

 

Combien de départements ont-ils été démarchés par l'homme d'affaire ? Le filon semble extrêmement juteux avec de colossales marges acceptées par tous. Une conception de la photo-business vertement critiquée par certains professionnels. L'éditeur Alain Scheibli (ci-contre) - qui n'est pas un pro de la langue de bois - n'y va pas par quatre chemins : « Arthus Bertrand, c'est de la soupe ! » nous déclarait-il récemment ! (voir interview)

 

Insensible aux critiques, le père Arthus poursuit ses pérégrinations héliportées. Elles l'ont conduites au Cap d'Agde où Yann a réalisé le calendrier 2001 de la Fédération Française du Naturisme... Tout est bon à prendre !
 


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A suivre, Equita Lyon, un joyeux bazar !

 

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