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 26 mars 2001


Inondations : les sinistrés de la jet set !

 

 

La Saône et le Rhône sortent de leur lit... Les intrépides chroniqueurs de Lyonpeople sont sortis difficilement du leur pour se rendre dans le Val de Saône sur le front des inondations.

 

Première étape : il nous faut un accompagnateur, connaissant du bout des doigts ces contrées devenues zones sinistrées. Nous avons le choix entre la tournée du facteur ou celle du boulanger... inutile d'hésiter très longtemps : entre l'homme à la casquette (gréviste en puissance) et l'homme aux mains blanches (qui n'est pas un saint pour autant !), nous étions sûrs que le second ne nous roulerait pas dans la farine !

 

9H00 - Boulangerie de l'Île Barbe

 

A peine remis d'une courte nuit entamée sobrement au Seven'th et conclue difficilement au Caffé Milano, nous pénétrons dans l'antre de Philippe Jocteur. La bonne odeur du pain chaud et un délicieux café achèvent de nous réconcilier avec la vie et les éléments. 

 

Nous émergeons alors que Philippe est en pleine immersion. Le boulanger le plus people de la ville, chaussé d'énormes bottes, s'affaire avec les pompiers. Ambiance Erika : sa cave - où stationne un cuve de mazout remplie à bloc – est partiellement inondée et notre commerçant au cœur vert craint de provoquer une mini marée noire ! Pas le temps de nous attarder, il faut dès à présent commencer notre tournée !

 

9H45 - Les joyeux tracas de Paul Bocuse

 

La chaussée longeant la Saône étant inondée, nous rejoignons Collonges par l'intérieur des terres. Au volant de sa limousine allemande, Philippe Jocteur maugrée contre Mercedes qui affiche un certain retard dans la livraison de son 4X4.

 

C'est vrai qu'il aurait été d'une grande utilité pour rejoindre le restaurant de Monsieur Paul, encerclé d'eau. Peu importe, nous finissons le trajet en barque ! “ A 75 ans, je suis encore en train de ramer ! ” s'amuse le chef le plus célèbre de France.

 

Mais s'il garde le sourire et profite - médiatiquement - de la situation, son business est touché de plein fouet. Sa fameuse cave, gorgée de grands crus, a du être évacuée en catastrophe. Pire, son annexe L'Abbaye est inaccessible par la route habituelle. 

 

Le banquet du groupe Carrefour a été sauvé de justesse jeudi soir, mais celui du congrès des Maîtres-cuisiniers, prévu lundi 26, a été purement et simplement annulé ! Pour se consoler, Monsieur Paul fait des ronds dans l'eau à bord de son 4X4 !

 

10H15 - L'Auberge de l'Île

 

Le parcours du combattant ! Il s'agit d'approvisionner le restaurant sis au beau milieu de l'île. Pour y parvenir, il faut jouer les équilibristes sur des planches mal ajustées, posées sur des moellons. Au bout de cette périlleuse traversée nous attend Jean-Christophe Ansanay, impuissant face aux éléments déchaînés. 

 

Le restaurant est au sec mais son accès pour le service du soir est quasi impossible.

   

 

Fataliste, le restaurateur a décidé de fermer son établissement pour le week-end et a mis le personnel au chômage technique. “ Il ne reste plus que la dépose en hélico ! ” rigole Philippe qui se remet de ses émotions en vidant d'un trait son orange pressée. 

 

Lourdement chargé de petits pains, notre boulanger vedette a manqué de peu le plongeon en eaux troubles...

 

10H45 - Les naufragés d'Albigny-sur-Saône

 

Tenter de rejoindre Albigny-sur–Saône relève de la sinécure. Et c'est pas bon pour le moral ! Jean-Louis Manoa qui avait réalisé d'importants travaux dans son restaurant Les Planches voit ses efforts réduits à néant ! D'autres ont préféré l'exode. C'est le cas de Marc Chabert. L'heureux propriétaire du Fish, du First...(etc) domicilié dans les locaux du Père Rigodon en bord de Saône a quitté les lieux précipitamment.

 

Rassurez-vous ! Marc et sa petite famille ont échappé à la moiteur du gymnase mis à la disposition des autres sinistrés par la municipalité... en s'installant au Hilton ! A la plus grande joie de son directeur, Olivier de Kermel, que nous avons joint par téléphone... pendant ses vacances à l'Ile Maurice. “ Moi aussi j'ai les pieds dans l'eau ! ” s'amuse-t-il en prenant le combiné.

 

L'hôtelier 4 étoiles a une raison de plus de se réjouir : le quai Gillet étant partiellement sous les eaux, une grande partie de la clientèle affaires de l'Hôtel Lyon Métropole (fermé provisoirement) a élu domicile quai Charles de Gaulle.

 

11H30 - Siège d'Infogrames

 

Bruno Bonnel a eu une sacrée prémonition en installant son nouveau siège à bord de quatre bâtiments-péniches amarrés quai du commerce dans le 9ème arrondissement. Malheureusement les embarcations prennent l'eau ! 

 

Le fondateur d'Infogrames est venu en personne mesurer l'étendue des dégâts. Le chantier pourrait prendre 4 semaines de retard, alors que la livraison des bâtiments était initialement prévue fin mai. Quelque peu dépité, Bruno file rejoindre Olivier Ginon (Générale de Location) chez Maurizio. Rien de mieux que la bonne humeur communicative d'un Italien pour retrouver le sourire.

 

Épuisés, nous rentrons au camp de base. Dure vie que celle d'un jet-setteur sinistré !
 


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A suivre, Michel Mercier réelu dans un fauteuil 

 

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