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16 juin 2003


Deux moines « Tombé(s) du ciel »

 

 

De notre correspondant Mehdi

 

Essai sur l'univers noctambule : il y a les bars branchés, les bars à thé, fréquenté par des bobo, parfois par des prolos, il y a  les cafés intello, les comptoirs snobo, ceux people, les bars à poules, les bars à bulles, les bars à cul, le bar de bidule, « le » bar concept, les bars à vin, à 51, les bars électro, les bars d'Alexandrie, d'Alexandra, les bars gay, gai ou Goudou, les bars black, les barbeurs, les bars chalala , les bars « cha lala la la lalala » . Vous l'aurez compris y'en a marre des bars... quoi qu'un petit dernier pour la route ? Tombé du Ciel pas exemple ?

 

L'histoire remonte trois années avant notre ère : un fils de charpentier change la face du monde en apportant la bonne parole aux hommes. Deux mille ans plus tard, le phénomène est devenue une institution : organisée sous l'égide d'une organisation internationale, l'Eglise Catholique malgré un nombre d'abonnés en baisse se positionne parmi les trois leaders mondiaux en terme de communication céleste. Sur le terrain les hommes de foi ont parfois mauvaise presse et c'est un tort avéré : la preuve par l'exemple, Eric Audo et Dominique Dessolin qui tiennent le très sympathique bar de la rue Port du Temple dans le second arrondissement.

 

Premier choc, à l'entrée de la rue. D'une part il y a le pâté EDF-GDF, symptomatique de l'architecture d'après guerre, d'autre part une pléiade d'établissements tous plus déroutant les uns que les autres. Sans compter les filles de joie, et les éclairages « vintage » de la municipalité. Tout pour plaire en somme. Au cœur de cet univers parallèle - assez éloigné d'ailleurs des boutiques lyonnaises et des restau branchés qui pullulent dans le quartier - Tombé du Ciel, petit bar aux couleurs pastels, est née d'une idée simple : créer un lieu d'écoute dans la nuit.

 

Tous deux moines parmi les « Oblats de Marie Immaculée », congrégation religieuse catholique, les deux patrons de Tombé du Ciel avaient su rester des noctambules avisés. Leur seul regret : l'église n'était pas présente dans les milieux de fête. L'idée originale de réaliser un bar de nuit rassemblant tous les horizons fût un défi au sein de leur congrégation : néanmoins Eric et Dominique, alors aumôniers respectif d'une école et dans un hôpital, se montrèrent déterminés à réaliser leur mission. Six années et quelques secondes plus tard, Tombé du Ciel est devenu un lieu de rencontre étonnant.

 

Ne nous y trompons pas : aucun signe avant coureur d'intégrisme ne touche ce bar. Aucune religion n'y est exposée. Pas de bible, ni de crucifix au mur. Le comptoir rassemble une de population ambiguë dans une belle disparité. De jeunes étudiants, des cadres dirigeants, des filles de la rue, des homos, des hétéros et mille autres typologies de clients dansent et s'amusent sur les hymnes de Barbara, Piaf, Aznavour... Les soirées à thème sont à l'honneur, dernière en date ce jeudi la soirée pieds dans l'eau. On y fête Noël en juillet où encore la nouvelle année en juin.

 

Quant aux taverniers, ils cèdent souvent leur place à quelques clients improvisés barmen. Une fois de plus on y comprend rien : nos préjugés seront remis en question par un serveur qui vous annonce en fin de soirée qu'il est le directeur machin chose de telle société ! Armez-vous donc du décalage nécessaire pour vous amuser et ne manquez pas de mettre les pieds dans ce bar qui défi l'ordre établi... Un comble dans notre bonne ville honorable.     
 


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A suivre, Ce n'est qu'un au revoir !

 

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Le café réchauffé c'est terminé !

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