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Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 9 octobre 2006
On connaissait les
bulles et la mule du pape. On devra parler bientôt de ses bourdes.
Étonnant pour quelqu'un de réputé infaillible. Mais aussi têtu comme une
mule. Son dernier avatar a fait frémir dans les chaumières de Bagdad,
Gaza, Tripoli et autres charmantes bourgades où le pacifisme et la raison
font bon ménage. On a également toussé dans les médias toujours
disponibles pour « se faire » le Pape. Il faut dire que le souverain
pontife a tout fait pour que ses propos fassent des bulles. Prétendre que
l'Islamisme ne détesterait pas la violence et que la raison ne serait pas
son for sont en effet des inepties inacceptables. Il est en effet tout à
fait raisonnable et non-violent de se faire exploser pour rejoindre un
paradis rempli de vierges peu farouches.
PIT BULL
À propos de bulles, il faut lire le dernier bouquin de
Jean-François Kahn (les Bullocrates - Editions Fayard). Le patron de
Marianne, sans doute l'un des meilleurs journalistes de sa
génération, esprit libre s'il en est, décrit avec pertinence et
impertinence le comportement odieux et irresponsable de nos actuels papes
de la bulle que sont nos « élites » installées dans leurs ghettos dorés,
accablant de leur mépris et de leur cynisme et pire de leur indifférence,
les Français d'en bas. Il dénonce en vrac les patrons, politiques,
journalistes, artistes, hauts fonctionnaires, de gauche comme de droite
qui s'entendent comme larrons en foire pour conserver leurs privilèges
sans imaginer que leur bulle va finir par exploser. On comprendra que je
n'apporte pas la contradiction à JFK, tant je suis d'accord avec son
analyse. Même si je trouve son réquisitoire anti-Sarko quelque peu
partial. Comme quoi, même chez Marianne on vit dans sa bulle.
BULLES LYONNAISES
A Lyon aussi nos élites - si j'ose dire - se complaisent
dans leurs bulles respectives. A commencer par Gérard Collomb qui
ne m'en voudra pas, je l'espère, d'écrire qu'il est de plus en plus
déconnecté de ceux qui l'ont élu, et de moins en moins des nantis dont il
préfère la fréquentation à celle des damnés de la terre. Perben,
cornaqué par Michel Noir essaye de faire enfler sa bulle UMP pour
reprendre à Gégé la mairie. Il semble qu'il manque de souffle à défaut de
manquer d'air si l'on en croit le dernier sondage concocté par Lyon Mag
qui adore faire plaisir à Gégé. Ce sondage hyper crédible a été réalisé la
semaine du 15 août à Lyon. On ne rigole pas. Brunet Lecomte est
susceptible. Et que dire de nos VIP, tellement bien dans leur bulle qu'ils
ne se quittent jamais. Ils se retrouvent à Megève et à St Tropez pendant
les vacances pour s'affronter dans des joutes boulistiques sur des « bullodromes »
de fortune (si j'ose dire).
KO DEBOUT
Question « bulle », la palme revient sans conteste à
Thierry Ehrmann qui vit dans la sienne depuis de trop longues années.
Au point d'avoir perdu le sens commun. Ce qui ne doit pas être fait pour
lui déplaire tant ce marginal déteste faire dans l'ordinaire. Au départ,
beaucoup regardaient, amusés, les extravagances illégales et fumeuses de
Thierry Ehrmann au point de le surnommer « le demeuré du Chaos ». Et
pensaient qu'un bon procès allait faire rendre raison à notre récalcitrant
chronique. C'était ignorer que ce rebelle avait des relations, des
réseaux, des « amis » dans la presse toujours nécessiteuse, on le sait
bien. Son culot et son entregent ont semble-t-il, eu raison de la loi, qui
pourtant réglemente sévèrement et à juste titre les problèmes d'urbanisme.
Les juges, qui n'hésitent pas à condamner ceux qui se risquent à installer
une véranda inopportune, ont absous Ehrmann. La justice en la circonstance
s'est érigée en critique d'art infaillible. Bizarrement. Sans rire. Sur
quels critères ? Avec quelles compétences ? Avec quelle légitimité ? Allez
savoir ! Nos juges critiques d'art ont décrété que notre « Facteur cheval
du riche » est un artiste. Qu'on se le dise, la chose est jugée. Et un
artiste est au-dessus des lois. Le maire et les habitants de Saint Romain,
KO debout devront continuer de supporter la présence de ce chaos de boue
et les futures élucubrations de ce génie trop bien compris qui fait plus
dans le gothique allumé que dans le gothique flamboyant. Ils devront
également accepter les visites des gogos toujours amateurs de scandales et
autres évènements médiatisés.
Moi aussi je vis dans ma petite bulle. Ça finit par jouer
des tours. Cette nuit j'ai rêvé qu'aux commandes d'un Canadair, je
déversais des tonnes de peinture blanche sur la demeure du chaos. Voilà
qui serait une belle performance artistique. Par conséquent autorisé
puisqu'un artiste a désormais tous les droits. Malheureusement, je ne le
ferai pas car à la différence de Thierry Ehrmann je ne suis pas un
artiste. Je dois donc respecter la loi. Dommage !
PS : Les propos qui
précèdent n'engagent que moi. Lyonpeople qui nous narre mois après mois,
avec une admiration dissimulée, la formidable aventure de Thierry Erhmann
ne partage pas mon manque d'indulgence pour les artistes - vrais ou faux -
qui jouent les révolutionnaires alors qu'ils font partie des nantis bien
protégés par une fortune plus que confortable. Une posture qui relève de
l'imposture. Marco est d'un autre avis. L'un de nous sans doute a
tort. Mais qui ? L'avenir le dira peut-être.
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à
suivre, Chronique satirique du 11 septembre 2006
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