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Les humeurs de Justin Calixte

Chronique satirique du 10 avril 2006

 

Je trouve que mon chat, depuis quelques semaines, fait une drôle de tête. Comme inquiète. J'ai fini par lui interdire de regarder la télé et d'écouter la radio. Depuis, il semble qu'il aille mieux. C'est fou ce que la psychose de la grippe aviaire fait des ravages. Pire : l'autre jour, la patronne du Morgon m'offre un petit coup de marc, en fin de repas, j'y trempe machinalement un sucre. Une vieille dame se jette alors sur moi. Malheureux, vous êtes fous ! Vous n'allez pas vous faire un « canard » ?! » Ayant parfois quelques problèmes de compréhension avec les nouvelles générations (problème de langue, en partie), je précise qu'on appelle « canard » un morceau de sucre imbibé d'alcool.

 

Putain de latin !

A propos de langue, j'ai reçu, la semaine dernière, un courrier de Michèle de Chateaucreux, lectrice attentive de Lyon People. Attentive et érudite. Elle corrige mon avant dernière chronique. Extrait : « Je voudrais juste apporter une toute petite modif (une broutille) relative au titre de votre chronique par ailleurs hilarante consacrée à Etienne Tête sur Lyon pipole, et intitulée : Tu quoque Etiennus. La bonne formule est : Tu quoque Etienni, c'est-à-dire non pas le nominatif (la personne qui parle, le sujet u verbe) mais le datif (la personne à qui l'on s'adresse) comme dans Tu quoque filii, (datif de filius = toi aussi mon fils) formule dont l'auteur s'inspire et que, d'après Suétone, César aurait prononcée avant de mourir assassiné en pleine séance du Sénat, en constatant que son fils Brutus était du complot. » C'est vrai qu'elle a raison et j'étais prêt à faire ici mon mea culpa mais au moment d'écrire, je me demande si les noms propres, donc les prénoms se déclinent. Si par hasard un distingué latiniste me lit, pourrait-il me renseigner ?

 

Remontrance

A propos de courrier de lecteurs, une autre lectrice moins érudite, (sa lettre est « cafie » de fautes d'orthographe), habitante du 6ème me tance vertement pour avoir égratigné Son Eminence Barbarin. Elle me reproche d'abord de l'avoir baptisé Tartarin. Oserai-je avouer que je ne suis pas l'auteur de ce calembour ? Ce sont les journalistes italiens qui, lors de la dernière élection papale, agacés par l'outrecuidance de notre Primat l'ont affublé de ce sobriquet. Elle me reproche également d'être raciste. J'aurais regretté, d'après elle, de voir fleurir les mosquées à Lyon. Il me semble avoir écrit exactement le contraire. Dans la mesure, bien sûr où l'on n'y prêche pas la violence. En réalité j'en veux à Monseigneur Barbarin, coupable à mes yeux d'avoir menti par omission et par action dans l'affaire de ND de la Guillotière, coupable également d'avoir commis quelques péchés de vanité en jouant les people dans certains magazines lyonnais. Merci au Professeur L, et à Henri F, pour leurs messages de félicitations. Alors, comme ça, on lit Lyon People ?

 

Voracité des eaux lentes

A propos de courrier, j'en ai assez de ceux que m'envoie la Générale des Eaux. Notamment de leurs factures expédiées pendant mes vacances. En juillet et en décembre. On dirait qu'ils le font exprès. Ainsi, ils peuvent facturer des frais de relance même si vous avez réglé les sommes demandées le jour de votre retour. Ce n'est pas parce qu'on vend à Lyon la plus chère eau de France qu'on va se gêner pour s'offrir un bonus en toute légalité. On aurait pu penser que la Générale des Eaux qui aujourd'hui, je l'espère, n'est plus obligée d'arroser nos élus pour conforter son monopole allait revoir ses prix à la baisse, on en est loin. Histoire d'essorer complètement ses abonnés un peu plus. Ils leur fourguent une première assurance « Dégâts des eaux » ; si vous y souscrivez, on vous envoie une nouvelle offre « canalisation » ou quelque chose dans le genre. Vous souscrivez encore. On ne sait jamais. On vous adresse alors une proposition d'assurance en cas de panne d'électricité... La Générale des Eaux devrait se reconvertir dans la tonte de moutons. A quand une assurance contre la voracité des Gars des eaux.

 

OK ou KO
A propos de dégâts, j'ai vu le publi-reportage plus que complaisant sur « La Maison du chaos » dans l'émission du service public « Envoyé Spécial ». En l'occurrence, l'envoyé spécial était un journaliste de Lyon Mag (il y avait même une image plus que subliminale montrant le titre du mensuel). Pourquoi se gêner ? Oserai-je dire à Thierry Ehrmann dont notre pauvre presse lyonnaise - y compris Lyon People - s'est fait (bizarrement) le porte coton, oserai-je lui dire sans qu'il se fâche que si tous les artistes sont peu ou prou fous et mégalos, tous les mégalos et tous les fous et même tous ceux qui cumulent ne sont pas forcément des artistes. Dieu merci ! Je devrais plutôt écrire « Diable merci ! » comme on est invité à le faire chez nos gothiques des Monts d'Or. L'alchimie consiste à transformer le plomb en or. Dans cette affaire, notre facteur Cheval, de ruades en ruades, aurait tendance à transformer les Monts d'Or en paysage de plomb. Aie ! Aie ! Aie ! On va encore être fâchés...

 

 à suivre, Chronique satirique du 27 mars 2006