|
Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 15 janvier 2007
Je viens de
terminer «Avec Camus», le bouquin de Jean Daniel qui propose une
relecture de l'ancien journaliste de «Combat». On n'est pas surpris de
découvrir dans cet ouvrage une réflexion sur le rôle et les
responsabilités des journalistes. Pour Camus, ce métier exige art,
courage et vertu. Pour lui, un journaliste doit se protéger de cette
métropole de la méchanceté, du dénigrement et du mensonge systématiques
«qu'est le milieu journalistique par une morale individuelle de tous les
instants». Camus condamne la presse qui «cherche à plaire plutôt qu'à
éclairer». Pour Camus, déjà en 1950 plutôt que de «refléter l'état
d'esprit du public, la plus grande partie de la Presse française ne
reflète que l'état d'esprit de ceux qui la font...le ricanement, la gouaille
et le scandale forment le fond de notre presse... une société qui supporte
d'être distraite par une presse
déshonorée et par un millier d'amuseurs cyniques décorés du nom d'artistes
court à l'esclavage malgré les protestations de ceux-là mêmes qui
contribuent à sa dégradation». Camus voyait juste. Que dirait-il
aujourd'hui en voyant la télé ou en lisant nos journaux ? Sans doute la
même chose! En pire?
Réseaux
Pascal Sevran
sort chaque année un bouquin encensé par ses copains des médias. Certains
esprits malveillants prétendront que sa fidélité à Mitterrand et
son homosexualité revendiquée en font l'un des chouchous des tenants du
penser-correct. Allons donc! Tout le monde sait qu'il n'y a pas de lobby
en France. Dans son dernier bouquin sorti il y a un an, l'animateur du 3ème
âge avait lancé l'idée qu'un contrôle des naissances en Afrique éviterait
quelques malheurs à ce continent en perdition. C'était formulé à la hache,
chacun connaît le goût de la provocation de Pascal Sevran qui fait
rarement dans la dentelle. Personne n'avait bronché. Un an plus tard le
voilà assassiné par la flicaille médiatique. Que diable s'est-il passé?
Presque rien. Sevran a pris fait et cause pour Sarkozy.
Inacceptable. Intolérable. Le voilà devenu désormais une cible parfaite.
Une fois que l'on a compris comment fonctionnent les médias, la vie est
tout de même plus simple. Dites du bien de Canal, soutenez
Ségolène (ça peut changer) ou Laguiller, prétendez être
homosexuel même si vous ne l'êtes pas, expliquez que vous êtes pour la
paix et contre la guerre, dites le plus grand mal du Pape et vous aurez
les honneurs de la presse. A la place d'Arditi qui trouve Sarkozy
tout à fait fréquentable, on se méfierait.
Noir destin
Les habitués de
cette chronique s'en souviennent peut-être, j'avais prévenu, dans cette
colonne, Dominique Perben de se méfier de la sollicitude de
Michel Noir. Je sais qu'à l'époque cette mise en garde l'avait fait
sourire. Or chaque jour la rumeur enfle, Michel Noir pourrait bien
revenir. Il s'en défend. Mais tout laisse à penser que la machine est
prête à être enclenchée. On sait déjà que les réseaux chabertistes et
noiristes se répandent en ville, en expliquant à qui veut les entendre que
le «parachutage» de Perben est un échec. L'interview de Philippe C,
grand ami de Michel Noir, dans Lyon Capitale était un modèle de
jésuitisme, et n'était pas sans rappeler les premières rumeurs de Lyon
Cap il y a un peu plus de 10 ans quand Noir se voyait encore un destin
municipal, malgré les poursuites judiciaires lancées contre lui. Perben,
qui avait beaucoup espéré de l'hebdo des pentes, pourrait regretter
bientôt de ne pas avoir écouté les conseils de ceux qui lui disaient de se
méfier de l'opportunisme du canard blessé ; Noir qui disait préférer
perdre les élections plutôt que son âme, n'a jamais affirmé qu'il n'était
pas prêt à perdre un «ami».
Savon de Marseille
Vous
connaissez Martine Roure ? Mais si, cette petite élue du 3ème,
bien en cour au PS devenue, par les mystères de la politique, adjointe à
je ne sais quoi à la mairie centrale et députée européenne. Si, si!
Martine Roure, surnommée Tartine Mariole par quelques-uns de ses amis, ne
m'aime pas. Elle déteste que je dise pis que prendre des apparatchiks
socialistes, des politiciens médiocres, des porteurs de valises qui
financent les partis politiques, des cumulards qui se goinfrent grâce à
leurs mandats et gagnent près de 200 000 euros par an, des faux amis de
Gérard Collomb. Elle a le droit. Elle doit avoir ses raisons.
Conséquemment elle dit le plus grand mal de moi chaque fois qu'elle en a
l'occasion. Occasion qu'elle n'a pas ratée le 8 décembre, où les hasards
de la pluie nous avaient contraints à une improbable promiscuité. Me
voyant échanger quelques mots avec la ravissante Najet Belkacem,
elle se mit à trépigner de rage. Quelle horreur! Elle n'en pouvait plus de
voir cette «pauvre naïve» (en réalité, elle ne l'est pas!) en train de
parler avec le Diable. Madame Roure ne tarda pas à la mettre en garde, lui
recommandant au passage de ne plus m'adresser la parole. Dommage! Car
Najet est belle comme un cur et accessoirement intelligente. Je n'en veux
cependant pas une seconde à Madame Roure, notre Ségolène du pauvre
connaisseur en «fromages» (le lugubre Yvon Deschamps jouant les
Hollande). Elle a bien le droit de me détester et de cracher son
venin. Elle ne sait sans doute pas que tout le monde se moque d'elle dès
qu'elle a le dos tourné. Je lui en veux davantage d'être venue me saluer
et pire, de m'avoir tendu la main. Daclin m'avait fait le même coup
il y a peu. Etant dans des lieux amis, j'ai été obligé d'accepter cette
hypocrisie mondaine. Pas plus que je déjeune avec n'importe qui, je ne
serre la main des gens que je mésestime. A l'avenir s'il vous plait,
Martine, évitez-moi ce sera plus digne. Et ça ne m'obligera pas à dépenser
des fortunes en savon de Marseille.
à
suivre, Chronique satirique du 11 décembre 2006
|
|