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Les humeurs de Justin Calixte

Chronique satirique du 27 novembre 2006
 

La liberté est un bien précieux. Mais rare. Elle permet de dire ce que l'on a sur le cœur même quand ça ne tombe pas à pic. Elle offre la possibilité de s'exprimer au risque de déplaire à ceux qui vous déplaisent. Puissants ou non. On s'y fait beaucoup d'ennemis - le genre humain étant ce qu'il est, ce n'est pas plus mal comme ça. C'est ce que doit penser Eric de Montgolfier, descendant pas peu fier des inventeurs de la montgolfière. Il ne s'est jamais dégonflé pour poursuivre ceux qui, parce qu'ils sont puissants, parce qu'ils disposent de réseaux bien en cours, se croient au dessus des lois. Dans son bouquin paru chez Michel Lafon « Le devoir de déplaire », il raconte ses doutes sur la justice et ceux qui tentent de la manipuler. Au fil des pages, on croise Johnny, Tapie et quelques Frères de la Côte apparemment peu fréquentables. A lire toutes affaires cessantes.

 

Sexus politicus

Un mensuel lyonnais a une nouvelle fois appâté le chaland en surfant sur le succès de « Sexus Politicus » le livre, qui fait scandale alors que la plupart des secrets qu'il prétend révéler sont archi connus. Le mensuel racoleur nous promet des révélations sur les sexus politicus lyonnais. C'est de la même eau. Bizarement on oublie de vous parler de cet élu du 3ème baptisé « le sauteur » qui file le parfait amour avec ses trois « épouses » alternantes à qui il a fait une kyrielle d'enfants. On ne dit rien non plus sur cet ex adjoint qui n'a pas eu la carrière qu'il méritait tans sa maîtresse par trop envahissante faisait peur au CDS. Sans doute pour ne pas trop déplaire le magazine lyonnais ne raconte pas davantage le râteau que s'est pris l'année dernière un candidat à la candidature socialiste venu dans le 9ème pour séduire l'électorat local. Une jolie beurette conquise par son discours humaniste lui avait, en fin de réunion, conté ses difficultés pour trouver un logement et un travail correspondant à ses envies. Il l'invita à venir à Paris avec ses dossiers pour l'aider. Après l'avoir écoutée longuement, il lui proposa de faire un saut dans ce qui ressemblait furieusement à une garçonnière. Elle refusa le deal, dégoutée pour longtemps de la politique. Bien entendu il ne la rappela jamais. Elle cherche toujours un logement et un emploi. Je pourrais bien vous en raconter d'autres mais la place me manque.

 

Renaud en panne

Jadis il déplaisait. Il est devenu l'icône des bobos-masos. Après un passage à vide alcoolisé voilà Renaud encensé par les médias qui passe du statut de jeune con rebelle et arrogant à celui de vieux con aigri. Triste et un poil pathétique. Il y en a qui devraient mourir jeunes. L'alcool même lorsque l'on s'arrête continue de faire des ravages. Notre anarchiste chantant continue de faire dans la révolte pépère. Il dénonce la guerre, la misère, les blondes, les bobos, Sarko... que sais-je encore. Les nouveaux beaufs adorent. Renaud est devenu un branché-ringard même pas honteux de sortir un disque aux paroles bâclées et à la musique ventripotente.

 

Comment plaire

Vincent Delherm déplaisait beaucoup à l'intelligentsia parisienne et conséquemment à la bande à Ruquier. Depuis qu'il a fait savoir urbi et orbi que son cœur et sa raison penchaient à gauche, le Nouvel Obs, Télérama et Ruquier le portent aux nues. Est-ce la raison pour laquelle j'ai moins aimé ses « Piqures d'araignée », son dernier CD ? Peut-être. A force de le réécouter je suis retombé sous le charme. Même si l'orchestration tire vers le « variétoches ». Je dois reconnaître que ce n'est pas mal du tout.

 

Démago-home

Sarko et Ségo. En voilà deux qui font tout pour ne pas déplaire. Les autres candidats n'ont pas grand chose à leur envier. Ségo n'ose plus dire tout le mal qu'elle pense des archao-socialistes, des 35 heures, de la Turquie, de la faillite de l'Education Nationale ; Nico après avoir promis de tout casser dit aujourd'hui tout et le contraire de tout ; Villepin prend le contre pied et conséquemment dit lui aussi tout et son contraire. Fabius se la joue Mitterrand du pauvre ; DSK, séducteur adipeux. Il promène sa suffisance dans des meetings miteux, son Anne Sinclair sous le bras histoire de profiter de la sympathie qu'inspirait jadis l'ex madame aux téléspectateurs de TF1. A force de vouloir plaire à tout prix nos candidats pourraient bien déplaire. Au point de nous offrir un deuxième tour réunissant deux personnalités particulièrement déplaisantes.

 

Complaisance
Anna Politkouskaïa
, journaliste russe a été abattue. Elle se savait menacée. Cela ne l'a pas empêchée de se battre avec courage pour dénoncer les violations des droits de l'homme en Tchétchénie et en Russie. A force, elle était devenue tellement indésirable qu'on ne l'invitait plus sur les plateaux de télé russes. Nos journalistes droits-de-l'hommistes sont évidemment montés au créneau. Comme s'ils étaient du même monde ! Eux ne sont pas indésirables sur les plateaux. Ils sont omniprésents. Voilà qui devrait les faire s'interroger. Eux ne dérangent pas. Il y a journalistes et journalistes. Courage et courage. Les mots perdent de leur sens. Sauf peut-être couardise et hypocrisie qui conservent le leur. J.O., pourquoi tu tousses ?

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 à suivre, Chronique satirique du 30 octobre 2006