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Les humeurs de Justin Calixte

Chronique satirique du 30 octobre 2006

Tribune vide

 

Il y a un peu plus d'un an, Fernand Galula décidait de lancer un nouvel hebdo à Lyon. « Une folie » lui répétaient ses amis. Il avait dix chances sur cent de réussir son pari. Il le savait. Il l'a quand même tenté. Chapeau ! N'empêche ! Quelle folie !

 

Dans le dernier (?) numéro de la Tribune, François Sapy signe un édito intitulé « Au revoir ». A aucun moment il ne rend hommage à Fernand Galula qui, en y laissant une partie de sa fortune, leur a permis de montrer de quoi ils étaient capables, ou plutôt incapables. Depuis le  début, la Tribune sentait le « sapyn ». C'était «Chronique d'une mort annoncée ». Car quoiqu'en disent les journalistes de la Tribune, ce sont eux qui sont responsables de leur échec. Galula avait réuni une équipe où l'on se cooptait. Ils ont même fait partir le 1er rédacteur en chef avant même la sortie du 1er numéro. Ils étaient installés dans de magnifiques bureaux et disposaient d'un matériel « up to date ». De plus ils étaient surpayés. Je me souviens de l'époque où ils se moquaient de leur « sponsor » qui les avait embauchés à prix d'or.

 

Malgré cela, ils n'ont jamais réussi à remplir leur Tribune d'un contenu intéressant. Au point que les 15 000 premiers lecteurs ont pris peu à peu la poudre d'escampette. Il faut dire que F.Galula aurait dû se méfier. Ses plumitifs avaient fait leurs preuves si j'ose dire, chez Lyon Capitale. Une référence ! De plus, ils étaient des fans de Marmoz dont ils avaient fait leur maître à penser et accessoirement un rédacteur en chef bis. Marmoz vous savez bien, le fossoyeur de Lyon Libé ; cet ex-gauchiste qui succomba pendant quelques mois au charme de Michel Noir, a toujours confondu désinformation et information, copinage et impartialité. Avec un gourou pareil, l'histoire était écrite d'avance.

 

A aucun moment, Sapy ne remet en cause le travail de sa rédaction. Il est même prêt à retenter avec les mêmes l'aventure. Avec bien sûr, l'argent des autres. Décidément nos journalistes sont pires que les intermittents du spectacle, ils dépensent plus qu'ils ne pensent. Quand on fait un journal qui ne se vend pas ou ne se vend plus, on s'interroge ou on modifie sa façon de penser. Ou on passe la main. Les journalistes de Libé faute de remettre en question leurs certitudes vont bientôt pointer à l'ANPE, beaucoup au Monde, sauvé pour l'instant par Télérama vont devoir se reconvertir. Alors que France Soir qui a fait fi des desideratas de sa rédaction et des tenants du médiatiquement correct de Canal+ et du service public, vend désormais 10 000 numéros de plus chaque jour.

 

Chez Lyon Capitale qui perd de l'argent à chaque numéro, on serre les fesses en se demandant combien de temps Xavier Ellie jouera les pères Noël. Mais on ne s'interroge pas sur le désamour dont souffre leur journal. Ce serait trop dur sans doute pour certains. L'année dernière tout le monde est tombé à bras raccourcis sur Bruno Rousset. Le pauvre, si j'ose dire, avait pourtant perdu beaucoup d'argent en 6 mois (au fait, où en est le procès fait aux dirigeants de l'hebdo des pentes soupçonnés d'abus de biens sociaux ?), laissant même à Arfeuillère et Chaslot la liberté de, régler leurs comptes avec Gérard Collomb. Demain c'est Galula qui risque d'être dans le collimateur de l'amicale des journalistes qui, une fois de plus, feront porter le chapeau à ceux qui leur auront donné la becquée.

Sapy nous répète dans son édito larmoyant que la disparition de son journal est d'une gravité insupportable. Ce serait vrai si j'avais dû attendre une semaine pour connaître la solution de leur dernier Sudoku (c‘était à peu près la seule chose d'intéressante dans leur hebdo avec la chronique gastro de François Mailhes, le seul à avoir du talent. Or, coup de chance, j'ai réussi à remplir ma grille. Rien ne m'oblige donc à attendre un hypothétique  prochain numéro. Ce n'est pas la disparition de « la Tribune » qui est grave. Ce qui l'est, en revanche, c'est que des journalistes de bazar fassent un métier qu'ils ne maîtrisent pas. Ces journalistes inconséquents sont souvent une menace pour la démocratie. C'est autrement plus grave. Il faudra sans doute attendre que les poules aient des dents pour lire un journal de qualité à Lyon. Ce n'est pas la faute des investisseurs !

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 à suivre, Chronique satirique du 9 octobre 2006