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Divers
Le Monde du 14 novembre 2003
Deux ministres piégés pour excès de vitesse...
Les deux ministres
chargés de la sécurité routière, Gilles de Robien, pour les
transports, et Nicolas Sarkozy, pour l'intérieur, ont dû affronter
une journée paradoxale, lundi 10 novembre. Alors que le gouvernement se
félicitait, en fin de matinée, d'une diminution de 24.5% du nombre de tués
en octobre, il était confronté, dans l'après-midi, à l'annonce, par
l'hebdomadaire Autoplus, d'un « flagrant délit d'excès de
vitesse » des deux ministres quelques jours plus tôt, lors de
l'inauguration... d'un radar automatique.
Le magazine assure
avoir placé des « enquêteurs équipés de radar-laser » sur le
parcours emprunté, le 27 octobre, par les voitures des deux ministres pour
se rendre à La-Ville-du-Bois (Essonne), le long de la nationale 20.
Autoplus affirme avoir contrôlé la Peugeot 607 de Nicolas Sarkozy à
103 km/h à l'aller et à 99 km/h lors du trajet retour sur une portion
limitée à 70 km/h. La voiture de Gilles de Robien aurait, elle, roulé à 98
km/h à l'aller et à 91 km/h au retour.
Le moins rapide des
deux ministres a choisi le profil bas. « Personne n'est au-dessus du
code de la route et certainement pas le ministre des transports », a
reconnu le porte-parole de M. de Robien. « Le ministre doit respecter
les limitations comme les autres. Il s'y efforce, notamment lorsqu'il est
lui-même au volant mais, pour lui comme pour beaucoup de gens, il y a
encore des progrès à faire pour changer des mauvaises habitudes », a
convenu l'entourage du ministre.
Le ministère de
l'intérieur a, de son côté, affirmé que le déplacement de Nicolas Sarkosy
s'était effectué « conformément aux règles de sécurité ». « Les menaces
dues à la fonction [du ministre] nécessitent qu'occasion-nellement,
certaines mesures particulières de sécurité doivent être prises », a
expliqué le ministère pour justifier les conditions de circulation
particulières. (sic) (...)
Le Canard Enchaîné du 3 décembre 2003
... avant de faire marche arrière toute ?
(...) Face à une
grogne de plus en plus perceptible à l'égard de ces radars pompe à fric,
le gouvernement commence à craindre un sinistre électoral et prépare une
retraite en bon ordre. Déjà, l'assemblée a voté à l'occasion de la loi
Perben sur la grande criminalité un amendement qui porte de sept à quinze
jours le délai pour payer l'amende minorée, ou pour contester le PV . Et à
quarante-cinq jours au lieu d'un mois le temps dont on dispose pour payer
avant la poursuite.
Il est également
question de ne rendre obligatoire la consignation de 135 euros que pour
les contestations portant sur la « réalité de l'infraction » et non en cas
d' « erreur manifeste » portant sur le véhicule lui-même. Enfin, les
préfets vont être incités à relever d'un poil le seuil de déclenchement
des radars. Moins de productivité pour faire baisser l'exaspération...
En attendant, les
chauffards peinards sont ceux qui louent leur voiture. Les préfectures
n'ont pas encore d'accès aux fichiers d'entreprises de location. Il faudra
un nouveau texte. Environ 20% des voitures flashées seraient des véhicules
de location. Dont les conducteurs n'ont qu'à se louer de cette faille...
A
suivre, Pot de chambre correctionnelle
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