Le Victoria Hall prend ses aises
Photo © Jean-Luc Mège
Par Marc Polisson
14 mois après son ouverture, nous avons retrouvé Edouard Keguny
en son hôtel particulier de la rue du Repos pour faire le point sur la
première année d'exploitation du Victoria Hall dont le domaine va bien tôt
s'étendre jusqu'à la rue Garibaldi.
Certes au Victoria Hall, on ne crie pas encore victoire, mais au vu
du chemin parcouru, on peut imaginer que la prestigieuse marraine des
lieux est fière d'Eduardo, son intendant. Car la partie n'était pas gagnée
d'avance pour le jeune trublion de la restauration lyonnaise dont nous
avons déjà relaté le parcours atypique (voir
portrait). De retour à Lyon avec le nouveau millénaire après 15
ans d'exil à Saint Barth et à Miami, Edouard avait frappé un grand coup en
lançant le Caffé Milano (revendu depuis à Frédéric Dietsch).
Autant dire que beaucoup de monde l'attendait au tournant quand, en
janvier 2005, Lyonpeople annonce en exclusivité ses nouveaux
projets pharaoniques (voir
chronique).
Lancé le 1er novembre 2005, le Victoria Hall a d'emblée
séduit. « Du jamais vu à Lyon ! » pouvait-on entendre ici et là.
L'établissement très cosy a fait le plein de people qui en ressortaient
parfois avec un sentiment mitigé. Aucun mauvais écho sur la déco bien
entendu, mais sur la cuisine alors en rodage. Edouard s'est empressé de
redresser la barre en engageant un nouveau Chef. De fait, le carré
d'agneau et la côte de buf que nous avons dégustés en préparant cet
article était des plus savoureux. Si ça n'avait pas été le cas, nous
n'aurions pas manqué d'interpeller Edouard à ce sujet. Lyonpeople
n'a pas sa langue dans la poche et certains en sont encore verts de Rage
(n'est-ce pas Jean-Yves !)
On ne pourra jamais reprocher à Edouard Keguny sa frilosité. « Il
fallait être sacrément burné pour oser investir 1 million d'euros dans ce
coin déshérité du 7ème ! » souligne un de ses proches.
Déshérité et en ruines, l'Armée de Terre ayant lamentablement laissé se
détériorer le château de la Motte qui jouxte l'hôtel particulier au grand
dam des amoureux du patrimoine. L'année de lancement a été marquée par de
nombreux ajustements. Ainsi la galerie d'art a été remplacée par un sushi
bar qui jouit déjà d'une belle réputation. La location des locaux qui ne
représente qu'une faible part du CA est en constante progression. De fait,
le Victoria a accueilli de prestigieuses manifestations
(Anniversaire du magazine ELLE, assemblée générale du Medef, lancement de
véhicules haut de gamme...) L'exercice 2005/2006 clôturé fin septembre 2006
fait apparaitre des éléments intéressants qui peuvent donner le sourire à
l'équipe d'Edouard. Et la grimace aux mauvaises langues qui salivaient sur
la mauvaise santé financière du Victoria. Le chiffre d'affaires
flirte avec les 2 150 000 euros HT et l'affaire dégage ses premiers
bénéfices (44 000 euros après impôt). Certes le remboursement des emprunts
pèse lourd dans le bilan que nous avons épluché mais l'affaire est viable,
et c'est là l'essentiel. La situation géographique et la nature même des
locaux dans lesquels s'est installé le Victoria Hall ont été
l'objet de tous les commérages. Loin de se replier, Edouard compte encore
étendre le domaine du Victoria Hall en signant un bail commercial pour les
locaux situés à l'angle de la rue Garibaldi et abritant la sellerie ABC
bien connue des amateurs de véhicules de collection. En septembre 2007,
l'entrée du Victoria se fera rue Garibaldi et la sortie rue du repos (par
l'entrée actuelle). L'espace récupéré devrait être reconverti en terrasse...
coloniale ! Quant aux rumeurs de cession, Edouard préfère s'en amuser. « Tout
est à vendre ! » sourit le capitaine Keguny à qui l'on prête de
nouveaux projets dans le 2nd et le 6ème. Et c'est
bien connu, on ne prête qu'aux riches...
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