L'aquarium du Grand Lyon prend l'eau
Depuis vendredi, le répondeur téléphonique de
l'aquarium de la Mulatière fait office de
standard. L'établissement est aux abonnés
absents. En cessation de paiement depuis la fin
août, il a été placé en liquidation judiciaire...
Une fin de parcours prévisible au vu de la
réalisation du site. Sol en lino, parois de
béton, atmosphère glaciale... l'endroit dégage une
impression très « cheap » malgré
l'investissement de 10 millions d'euros annoncé
par les promoteurs privés du site. A vingt
mille lieues
du rêve. Rien à voir avec ses confrères de la
Rochelle ou de Monte-Carlo. Les galettes St
Michel servis le jour de l'inauguration nous
avait laissé un goût amer (voir
reportage).
Et fait entrevoir une traversée chaotique. Sur les 500
000 passagers prévus, seule la moitié s'est
présentée l'an dernier à l'embarquement. Un
manque à gagner colossal !
Moins de trois ans après son ouverture,
l'aquarium n'est donc plus qu'une coquille vide.
En raison d'une sous fréquentation chronique,
l'établissement avait revu ses horaires à la
baisse. Et tenté de séduire les scolaires et les
retraités. Mais même ce public ne s'en est pas
laissé conter. Pour assurer la viabilité du
site, il eut fallu qu'on aime y venir certes,
mais surtout y revenir... Mais la mise en scène -
et sa déco cafétéria - était de trop sombre facture. Le sillure, par exemple, est à lui seul un triste
symbole. La pauvre bête est en effet enfermée
dans un bocal tellement exigu qu'il lui est
impossible de se mouvoir, ni même de se
retourner. Des mois et des jours passés à tenter
de se maintenir, la tête au ras de l'eau. Un
spectacle pitoyable.
Pas étonnant que le public n'ait pas adhéré.
Nous non plus.
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