Sarkozy au pas de charge !
Photo Alex Térieur
Lundi 16 juin 2003. En fin de matinée, un
appareil civil se pose sur l'aéroport de Bron. A
son bord, Sarko, son épouse Cécilia
et ses courtisans. Le premier flic de France a
préféré se passer des services de la SNCF pour
se rendre en terres lyonnaises. Par ces temps de
grève, on est jamais trop prudent !
Et c'est bien connu, l'avion ça creuse !
Prévoyants, les responsables de l'UMP locale
avaient organisé un casse-croûte à la Maison Borie.
Militants et parlementaires UMP (une soixantaine
de personnes au total) se pressent autour du
buffet concocté par Manu Viron. La
rencontre est conviviale mais le temps presse.
Le café est avalé illico presto et le convoi se
forme pour rejoindre le centre ville. Au
programme, visite de la permanence d'Emmanuel
Hamelin puis discussion sur le pas de la
porte avec les « Fils d'Abraham » descendus
spécialement sur terre pour l'occasion.
Pas le temps de s'attarder. Direction le
commissariat du 9ème pour remettre
les bons points aux pandores méritants. Ne
comptez pas sur Sarko pour faire dans la
discrétion. Pour s'y rendre, le convoi du
ministre de l'Intérieur - escorté de motards
sirènes hurlantes et d'une dizaine de véhicules
gyrophares en action (!) - a emprunté les quais
du Rhône puis le tunnel de la Croix Rousse à
vive allure. Apparemment la leçon de Perpignan
n'a guère servi (voir
chronique).
Mais cette fois-ci, impossible de sortir les
chronos, trois véhicules banalisés postés en
arrière-garde du cortège nous empêchant de
serrer de près les véhicules officiels.
Après avoir présidé à la remise des prix dans le
dit commissariat, le Ministre a rejoint Le
Métropole pour une conférence auprès de
l'Agence pour le Développement Economique de la
Région lyonnaise (ADERLY). Allocution au
cours de laquelle il a confirmé à Gégé
tout le bien qu'il pensait de l'installation du
collège européen de la police dans la capitale
des Gaules. L'histoire ne dit pas s'il en a
profité pour dévisager les jolies naïades qui
faisaient trempette dans la piscine de l'hôtel
(Cécilia veillait au grain !). S'en est suivi un
zest de tourisme à Caluire (le commissariat et
la maison du Docteur Dugoujon) avant de
tenir meeting sur l'esplanade de la mairie. Où
l'attendaient quelques centaines de militants
mais aussi une flopée de beaufs grévistes
décidés à en découdre. La bonne parole pour les
premiers, le gaz lacrymogène pour les seconds...
la parité républicaine aura été une fois de plus
respectée !
Pour un peu, nous aurions été dans l'incapacité
de vous conter par le menu la parade lyonnaise
du ministre de l'Intérieur. N'ayant pas de carte
de presse, nous avons été refoulés « avec la
plus grande fermeté » lorsque nous avons voulu
nous approcher de son Excellence ! Les
oreillettes de service, dissimulées derrière des
solaires à 1,50 euros, étaient gonflées
d'orgueil et de suffisance. « Ils ont du
toucher le pack Optic 2000 dans leur dotation ! »
ricane Nico, grand collectionneur de
lunettes devant l'Eternel. Toujours est-il que
les sites internet en général et le nôtre en
particulier relèvent de la science fiction pour
ces policiers-génération Minitel. « La
prochaine fois, on leur dira qu'on travaille
pour 36.15 Ulla ! » me suggère Alexandre
qui attendait beaucoup de cette sortie « sur le
terrain » !
Rien de tel ne s'était jamais produit avec les
ministres du gouvernement Jospin lors de
leurs passages en terres lyonnaises. De là à
penser que la nouvelle France d'en haut a pris
la grosse tête... Force est de constater que pour
accueillir son ministre de tutelle, le Préfet
n'avait lésiné ni sur les moyens ni sur les
effectifs ! Une paire de flics à chaque
carrefour tout au long du parcours ! Je vous
laisse faire les comptes... « Vous attendez le
Président de la République ? » m'interpelle
une vieille dame arc-boutée à son cabas...
A voir la quantité de personnel mobilisé, on s'y
croirait ! Sarkozy, lui, s'y croit déjà !
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A
suivre,
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