Ma petite revue de presse
Dans Marianne,
Michel-Edouard Leclerc, habituellement chouchou des médias, est
pour une fois (enfin) épinglé :
"Levée de boucliers contre Edouard Leclerc qui, dans une pleine page de
publicité dans la presse, s'est prononcé en faveur d'une déréglementation
ultralibérale du secteur du grand commerce.
Notons qu'un
autre scandale couve : le même Leclerc est, en effet, accusé de faire
pression sur son agence de publicité, Alice, pour qu'elle refuse de faire
passer même les messages de ses autres clients dans les journaux qui se
permettent de critiquer le fiston d'Edouard."
Dans L'Express,
Denis Jeambar éditorialise comme d'habitude avec lucidité et talent
:
"Nous sommes confrontés à l'irruption fracassante de partis anti-système
dont "le discours, centré sur la défense de l'identité nationale, mêle la
xénophobie anti-immigrés au rejet de l'Europe et de la mondialisation".
Ces maladies-là ne se guérissent pas en un jour ni en une campagne dans
laquelle chacun récite son vieux catéchisme. Des millions d'électeurs ont
déversé leur chagrin dans les urnes il y a un mois, et bien d'autres, à
travers l'abstention, ont manifesté leur mélancolie. Le risque demeure
élevé de voir se dessiner entre ces déçus et les exclus une nouvelle
alliance qui mettrait en grand danger notre système démocratique fondé sur
le pluralisme et le libéralisme politique. Tel est, en fait, le véritable
enjeu des élections législatives et du gouvernement qui verra ensuite le
jour : lutter pied à pied pour que notre société réduise le nombre
d'hommes et de femmes, désillusionnés ou désespérés, qui n'y ont plus rien
à perdre.".
Dans Le Point,
Nicolas Baverez dit la même chose (ou presque) d'une autre manière
:
"A l'aune de l'histoire, le gouvernement de la gauche plurielle ne marque
pas une rupture, mais un sursis accordé à l'ère Mitterrand par la
faillite du gouvernement Juppé et l'erreur de la dissolution de 1997.
Jospin n'existait que par la majorité plurielle et la majorité
plurielle n'a ni chef ni sens sans Jospin. La reconquête de l'électorat
populaire par le PS ne passe pas par l'exacerbation d'un ancrage à gauche
mythologique mais par l'engagement de l'aggiornamento différé depuis des
décennies concernant la définition d'une nouvelle identité, réconciliée
avec la nation, la liberté et le marché, ouverte sur l'Europe et le monde.
Comme Jospin, Raffarin cumulera, s'il refuse de choisir entre réformes et
statu quo, le déclin de la France, les crises sociales à répétition et la
sanction du peuple."
Pour conclure, cette
brève perfide du Canard Enchaîné, à propos de notre vieille
connaissance, Yves d'Hérouville :
"Grand ami de
Carignon, qui le fit nommer directeur régional de France 3
Rhône-Alpes, sa propre zone d'influence, Yves d'Hérouville, le nouveau
conseiller audiovisuel du tout aussi neuf ministre de la Culture
Jean-Jacques Aillagon, était jusqu'à sa nomination, Directeur de la
chaîne catholique KTO, laquelle, aux derniers sondages, s'est distinguée
par son zéro % pointé d'audience.
Quand on a flirté
avec le pire, on n'en est que plus habilité, avec la grâce de Dieu, à
conseiller le meilleur."
Oserais-je ajouter
que les voies de Dieu ne sont pas forcément impénétrables.
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