Journalistes, je vous aime...
Une "maison des
journalistes" devrait ouvrir l'an prochain à Paris dans le 15ème
arrondissement, rue de Cauchy, si vous voulez que je sois précis. Elle
accueillera les journalistes étrangers contraints de s'exiler en France.
Pour présider ce
"haut lieu de la liberté", il nous fallait une figure noble de la
profession. Pas la peine de rêver, Chaslot ! Ils ont déjà choisi l'immense
"grande âme" qu'est l'encore vivant Jean Lacouture. Espérons qu'il
recevra dans "sa maison" (elle risque d'être trop petite) les Cambodgiens,
Vietnamiens et autres Cubains emprisonnés, bâillonnés, torturés (les
assassinés se feront une raison) par ceux que l'ex-journaliste du Monde
nous avait présentés jadis comme des sauveurs de l'humanité et les
nouvelles grandes consciences de la Démocratie et de la liberté.
Pas étonnant que
cette initiative soit soutenue, entre autres, par Le Monde et
Télérama.
ä
Titre à la une du 20
heures de France 2 : "Un jeune homme blessé grièvement par un
policier." Le titre, bien sûr, est repris en amorce du reportage.
En réalité, voilà ce
qui s'est passé : un grand-père se fait racketter par son petit-fils
(drogué notoire). Cette fois-ci, il se rebelle et s'enfuit chez ses
voisins qui appellent la police. Le petit-fils poursuit le grand-père avec
une arme. Police-secours arrive. Le "jeune-homme" tire sur le véhicule de
la police, blesse un policier. Un autre riposte. Le "jeune homme" est
grièvement blessé. Est-on sûr sur le journaliste de service et son
rédacteur en chef n'auraient pas pu trouver un titre exprimant mieux la
réalité des faits ? C'est avec des titres comme ça qu'on rend fous les
téléspectateurs confrontés à la violence et qu'on fabrique les futurs
lepénistes. A croire que certains journalistes le font exprès. A moins
qu'ils ne soient bêtes à bouffer du foin.
ä
Lu dans Le Nouvel
Observateur, un sur-titre rigolo à propos de Jean-Pierre Raffarin
: "Il a de la chance, son profil correspond à l'air du temps." Ils
ont voulu dire quoi ? Que, comme tous les politiques, il en a pris plein
la gueule ? Ou qu'avec un nez pareil, il se ferait moins mal en entrant
dans le mur ?
Nous verrons à
l'usage si notre boxeur-Premier ministre a le profil de l'emploi au sens
propre comme au sens figuré.
brève suivante
|