Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net satirique du 15 avril 2002
Quand
Philip pédale dans la choucroute
Qui
a dit que l'UDF était mortibus à Lyon ? (moi, je le crains).
C'est peut-être vrai pour ses caciques à bout de souffle mais pas forcément
pour ses électeurs. Bayrou a, en effet, fait un tabac en
remplissant à ras-bord la Brasserie Georges. « Il n'a
pas fait les choses à demi, c'est du sérieux »
s'esclaffait un ancien adjoint étonné d'une telle affluence. 1000
personnes -la jauge maxi- étaient là.
200 personnes se sont même vues
renvoyer leurs chèques de participation à ce banquet républicain.
Bayrou était en grande forme et rêvait d'une divine surprise. En
improvisant pendant 1h30 (c'était un peut longuet). Il montrait une
fougue très éloignée de centriste mou et immature que lui ont fabriqué
les Guignols. Il leur a d'ailleurs apporté l'autre jour la
contradiction (à la Fnac), et Bruno Gaccio - anti-barriste
viscéral - a finalement dû reconnaître le courage et le tempérament du
candidat centriste.
Depuis,
notre homme a donné une gifle à un gamin pickpocket en même temps
qu'une claque à ses détracteurs, au point que son image semble enfin
bouger. Dommage pour lui qu'il soit trop tard. Il ne se remettra
pas cette fois-ci du mal fait par l'intelligentsia médiatique. Mais il
a pris sans doute une option pour la prochaine fois.
Anne-Marie
Comparini fut ovationnée malgré un discours bien convenu, Mercier
se sentait tout requinqué, Bideau qui avait beaucoup fait pour
remplir la salle était aux anges, Soulier s'imaginait déjà ministre
de la justice, Flacher faisait, comme d'habitude, semblant d'être
là attendant la bonne occaz' pour foncer à la fête des 20 ans de Scoop.
Seul
Christian Philip pédala dans la choucroute en bafouillant un
discours passablement besogneux et assez pitoyable. Bref, ce ne fut
presque que du bonheur. De là à penser que Lyon est redevenue la
capitale de l'UDF... Il ne faut pas rêver ! On le verra bientôt
dans l'élection de la circonscription de Raymond Barre.
Les
Verts qui sont à l'Ecologie, ce que la mouche est au coche, ont montré
ces cinq dernières années, leur incapacité à transformer leur discours
démago-chic en actes. Au point de perdre jour après jour toute crédibilité.
A
Lyon, Buna qui veut couper les arbres de la Croix-Rousse pour faire
des parkings, Tête
qui bloque les dossiers en jouant les bureaucrates intégristes, Madame Bonniel-Chaslier
qui rêve de vider le centre ville pour les fêtes du 8 décembre, ne font
rien pour améliorer l'image d'un parti plus gauchiste qu'écolo.
Quant à leurs ministres successifs, ils sont à jamais déconsidérés.
Bref, les Verts prouvent chaque jour qu'à défaut de plomb dans la tête,
ils ont du plomb dans l'aile. Et ce n'est pas Mamère qui use
ses dernières cartouches (on me pardonnera la métaphore cynégétique)
de manipulateur médiatique pour attendre au moins les 5% des votants) qui
réussira à convaincre ! Cela voudra dire que plus de 95% des Français
ne veulent pas de ces pisse-froids, de ses « défenseurs de la vie »
qui sont si peu « bon vivants ».
Marianne
écrivait il a peu : « Anti-chasse, anti-agriculteurs,
anti-industriels, anti-environnement non vert, ils ont multiplié les
anathèmes, les procès en sorcellerie.... Ce
bilan des Verts au gouvernement est celui de l'opportunisme politicien
et calculateur dans toute son horreur... C'est celui d'avoir fait de
l'environnement un épouvantail
alors qu'il est la condition même de note vie ».
Nos
Verts sont des gauchistes qui ne s'ignorent pas. Il vaudra mieux voter Lepage
que Mamère si l'on a la fibre écolo et Besancenot que Mamère
si l'on a la fibre gauchiste, Le Pen plutôt que Maigret
si l'on est extrême-droite, Chirac ou Jospin si on trouve
que tout va bien.
Vous
faites comme vous voulez selon votre sensibilité, pour ma part, on
l'aura compris, je voterai Bayrou, histoire de faire braire nos
propagandistes du prêt à penser.
A
suivre, Le bloc-net du lundi 8 avril 2002
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