Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net satirique du lundi 11 février 2002
Harcèlements
en tous genres
Bigre,
voilà que l'on se met à harceler des fonctionnaires et contractuels de
la Ville. Et au Service des Sports, en plus !
J'avais
entendu parler de "harcèlement sexuel", mais jamais de
"harcèlement moral".
Excepté dans un service où la Directrice
a bloqué les émoluments d'un contractuel, sous prétexte que la personne
en question n'avait pas pris son parti dans un combat de petits chefs. Il
y a même enregistrement de la conversation entre la Directrice et son
subordonné, qui montre à quel point certains directeurs de services mériteraient
d'être virés.
Pour cela, il faudrait un peu de courage à la Direction Générale
des Services et au Cabinet. Ce n'est malheureusement pas la qualité
essentielle de ces graves gens. On n'aime pas faire de vagues dans ces
institutions aux couloirs feutrés. Il faudra pourtant que sortent un jour
certaines affaires de "voleurs de poules" pas "méchantes"
mais néanmoins préoccupantes.
Reçu
de Monsieur Nardone, un tract dans lequel il promet de remettre "la
France à l'endroit" - rien que ça ! - Je n'ai pas compris
s'il trouvait que la France se trouvait temporairement à l'envers (?) ou
s'il voulait la remettre à l'endroit où elle était il y a 100 ans.
Brunet-Lecomte
(ci-contre),
ex-talentueux chroniqueur du Figaro Lyon, ex-grand pourfendeur du
"noirisme" totalitaire et du "chabertisme" successoral
et triomphant, aujourd'hui patron du mensuel Lyon Mag, n'est pas
aimé par ses confrères lyonnais et, conséquemment, par le microcosme
cultureux-gauchiste qui aime à se commettre avec les scribouillards
(dixit Raymond Barre) besogneux de notre belle presse locale.
N'empêche,
Brunet-Lecomte a réussi à faire grimper les ventes de son mensuel à près
de 28.000 exemplaires (chiffres contrôlés par l'OJD). Excusez du peu.
Lyon
Poche n'en vend pas plus de 8.000, Métro Lyon, 4000.
Voilà
qui a dû rendre jaloux M Lyon, mensuel "militant" (le
magazine utilisait ce qualificatif dans son numéro de janvier pour
justifier l'augmentation de son prix au numéro) qui vend moins de 2.500
exemplaires chaque mois en kiosque sur Lyon-Villeurbanne. Au point de
chercher querelle à son confrère qui, il est vrai, n'avait pas ménagé Henry
Chabert, par ailleurs beau-père de Christophe Mahé (le propriétaire
de M Lyon), en portant plainte pour concurrence déloyale.
Les
juges du Tribunal de Commerce de Lyon, qui furent une cible privilégiée
de Lyon Mag, n'ont pas raté l'occasion de se payer Brunet-Lecomte,
coupable à leurs yeux, non seulement de lèse majesté, mais de publicité
mensongère.
Je
vous explique en deux mots : Vous
avez sans doute vu leur campagne d'affichage ; il était affirmé
qu'"un Lyonnais sur deux lit Lyon Mag". Le visuel et le
ton de la campagne montraient bien qu'il y avait un peu d'humour et de
distance par rapport à cette accroche péremptoire. La Sofrès,
dans son étude, dit que Lyon Mag est lu, parcouru, ou consulté
par 44 % des Lyonnais.
L'étude
date d'avril 2000. A l'époque, Lyon Mag vendait 21.600
exemplaires. En décembre, au moment de la campagne, Lyon Mag
franchissait le cap des 25.000 exemplaires, soit une hausse de plus de 20
%. Arithmétiquement, on pouvait penser qu'environ 50 % des Lyonnais
lisent ou ont lu, peu ou prou, Lyon Mag.
Les
juges du Tribunal de Commerce dont, chacun le sait, la bonne foi ne peut
être mise en doute, ont condamné Lyon Mag, qui bien sûr a
fait appel, pour publicité mensongère (le magazine aurait dû écrire :
"44 % des Lyonnais lisent, parcourent ou consultent Lyon Mag").
Les prochaines études infirmeront sans doute ce jugement. Mais le mal
aura été fait et on aura fait payer Lyon Mag pour ses attaques
contre un certain establishment. Juste au moment de son introduction en
bourse. Joli, les mecs ! Du coup, moi qui ne voulais pas prendre
d'actions, j'en prends 10, par solidarité.
Voilà,
vous avez tous les éléments pour juger par vous-même. Vous voilà désormais
averti. Pour un peu que vous soyez déjà lecteur de Lyon Mag, un
homme averti en valant deux, c'est 2 Lyonnais sur 2 qui vont être considérés
comme lecteurs du mensuel lyonnais. C'est en tout cas, tout le mal que je
leur souhaite.
Quant
à M Lyon, sachez que le mensuel ne sortirait pas en février.
Officiellement, on "referait une nouvelle maquette".
Certaines rumeurs sont plus alarmistes.
A
propos de nouvelle maquette, en rentrant de vacances, je découvre la
superbe "Une" de mes amis de la gazette "microcosmienne"
que certaines mauvaises langues surnomment méchamment "l'hebdaube
des pentes" ou encore "le tambour", par référence à leur
copain Agostino qui livre chaque semaine une feuille de chou
confidentielle baptisée Le Clairon.
Il
est vrai que les deux "raisonnent" de la même manière.
Revenons à notre "Une" qui remplace l'ex-couverture "cra-cra"
qui, décidément, ne faisait pas recette (2.400 exemplaires vendus en
kiosque sur Lyon, paraît-il). La nouvelle est très réussie... Il ne reste plus
qu'à changer les 47 pages qui suivent. Bref, il leur reste à faire le
vrai "journal des esprits libres" et non pas un "Minute"
libertaire et néanmoins sectaire.
Mais
peut-on parler de liberté dans un journal dont le capital est détenu à
plus de 60 % par les familles Hersant et Dassault ? Et
l'association des lecteurs contrôlée par la famille Daclin !
A
suivre, Le bloc-net du lundi 4 février 2002
page
suivante
|