Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net satirique du lundi 25 février 2002
La
presse payante est-elle achetée ?
En
attendant que l'on informe gratis, Toussaint se paye la presse.
On
ne se méfie jamais assez de ses enfants. Schuller vient d'en faire
la triste expérience. Lui qui avait fait de l'ombre à son fils, se
retrouve à l'ombre à son tour.
Frédéric
Dard, qui reposait
tranquillement au cimetière, voit son fils sortir de son trou. Le fiston
reprend en effet le flambeau et poursuit "l'uvre de son
papa". Loué par une "critique" soucieuse de ne pas
tuer la "poule aux oeufs d'or", le nouveau roman de
San-Antonio fils est considéré comme "aussi bon que les précédents".
Cela voudrait-il dire que Dard (Frédéric ?) n'était pas le génie que
l'on voulait nous faire croire ? Qu'il était un simple faiseur.
Talentueux, certes. Mais reproductible. Photocopiable, tel l'"Obispo"
ou le "Barbelivien" de la chanson, ou l'"Alain
Duhamel" de l'édito. Bref un "stakhanoviste" de l'écriture
automatique et néanmoins drolatique. On nous aurait donc menti ! Cher Frédéric
Dard, vous qui saviez et n'étiez dupe de rien, j'entends résonner votre
rire joyeux et inimitable, lui.
A
propos du débat sur la presse gratuite : à la différence de la presse
gratuite, la presse quotidienne "payante" bénéficie de
subventions de l'Etat. La presse quotidienne payante est exonérée de
TVA. La presse quotidienne est payée en grande partie par la pub. La
presse quotidienne est également protégée par des lois réglementant la
pub sur les TV locales. Cette presse subventionnée est en quelque sorte
une gratuite qui s'ignore. Le prix du journal ne correspondant pas, nul ne
l'ignore, au coût d'un quotidien.
RTL,
Europe 1, TF1, entre
autres, médias gratuits puisque payés par la pub, nous proposent-ils une
info plus médiocre, moins fouillée, moins "libre" que celle émanant
du Figaro, de L'Humanité ou de Libé, ou encore de France
3 et France 2, médias qu'il faut acheter ou pour lesquels on
paie une redevance ? Kif-kif pour TLM ou Radio Scoop, médias
gratuits qui supportent la comparaison avec les journaux du groupe Le
Progrès. July et autre Colombani se moquent du monde
avec leurs discours hypocrites.
Bien
sûr que la presse va en prendre un coup. Et alors ? Elle est déjà
moribonde ! Elle n'est déjà plus crédible. Les enquêtes le prouvent.
Et quand on sait que la presse quotidienne régionale monopolistique est
achetée avant tout pour les petites annonces, la rubrique nécrologie et
les programmes des cinoches, on conseille à ses journalistes de ne pas
trop la ramener. Ce sont eux, avec le Syndicat du Livre, qui ont tué
la grande presse, l'ont empêché d'évoluer et ont permis l'arrivée
d'une presse gratuite plus innovante que celle qu'on achète. Ils vont
mourir. Et alors ? Les cochers, valets de pied, laquais et autres
allumeurs de réverbères ont également disparu. On vit très bien sans
eux.
Vous
aurez noté que je ne parle pas de l'info diffusée sur Internet, elle
aussi gratuite. Une info émanant souvent de la presse payante. Paradoxe :
la presse gratuite, plus lue, sera plus payante que l'autre pour les
publicitaires et annonceurs qui ne mettront pas longtemps à choisir.
C'est ce qui fait peur à nos "belles consciences". On a le
droit de rire.
Jean-Michel
Daclin, co-patron de
l'agence de publicité DDB Nouveau Monde, et accessoirement Adjoint
au Rayonnement de la Ville (à moins que ça ne soit l'inverse) marche
avec des béquilles depuis plusieurs semaines. Raison officielle : une
sciatique qui n'en finit pas.
Rumeur
: en réalité, notre "ubiquitiste" subirait le mal du siècle
lié au stress. On ne sait si son mal de dos vient de la mauvaise humeur
de ses associés qui trouvent qu'il n'est plus très souvent au bureau, ou
si la difficulté à être à la fois pro-Tibétin et pro-Chinois, en
charge du tourisme lyonnais via son poste d'Adjoint et du tourisme rhône-alpin
via son agence, ne le conduit pas à des contorsions funambulesques préjudiciables
à son équilibre ainsi qu'à la rectitude de sa colonne vertébrale. A
trop courber l'échine pour accueillir la Chine, on finit par en avoir
plein le dos.
Excellente
nouvelle : Mahé, le patron de M Lyon, magazine pro-Chabert
(il n'a pas paru en février !), avait fait un caca nerveux en voyant la
dernière campagne de pub de Lyon Mag. Au point de lui faire un
procès pour concurrence déloyale et publicité mensongère. Condamné
dans un premier temps par d'Aubarède, Juge au Tribunal de
Commerce, Lyon Mag a fait appel. Et a gagné. Voilà qui devrait précipiter
la fin de M Lyon.
Vous
allez voir que certains journaux, qui avaient été trop heureux de faire
mousser le premier jugement (cela permettait de faire d'une pierre deux
coups en frappant Brunet-Lecomte, concurrent honni par certains, et
par ricochet, Jean-Marc Requien - l'auteur de la campagne - et
tête de turc d'une certaine presse), vont mettre la pédale douce pour
annoncer ce jugement annulant le premier. Ainsi, Lyon Mag est bien "lu
par un Lyonnais sur deux". Qu'on se le dise ! C'est mieux que la
presse gratuite.
Malgré
une campagne de publicité massive qui ne manquait pas d'opportunisme
puisque, comme par hasard, elle venait avant la vague d'enquêtes "Médiamétrie",
Radio Scoop perd deux points par rapport à l'enquête précédente.
Elle se retrouve (sur Lyon) quatrième, loin derrière France Info
qui dépasse les vingt points d'audience, France Inter et Europe
1. Elle participe ainsi du déclin actuel des radios essentiellement
musicales.
Deux
étoilés ont perdu l'appétit : la petite-fille de la Mère Brazier
et le prince de la Tour Rose (c'est à la fois juste et injuste) ont été
mis au rancart par le Guide Rouge, ex-Michelin. Tout cela
est bien triste, me direz-vous. Bien moins que le départ de mon étoile
à moi ; je veux parler de la belle Isabelle. Isabelle qu'est belle. Isabelle
Kébé. Hélas, trois fois Aulas, elle s'en va, elle qui me fait
fantasmer depuis son arrivée à l'ex-Gourmandin, il y a déjà
douze ans. "Quand Isabelle part, plus rien ne bouge"
aurait pu chanter Jacques Brel. Elle part et le 7ème ne
sera plus une invite au septième ciel. Salut, belle Isabelle. Bon vent !
A
suivre, Le bloc-net du lundi 18 février 2002
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