Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net du 29 janvier 2001
J'ai
beaucoup rêvé cette semaine. Si ça vous dit de rêver avec moi, j'en ai
fait mon "débloc-net".
J'ai
rêvé que j'entendais Michel Mercier, dont chacun sait que l'éminence
grise est Pierre Jamet.
Voici
à peu près ce que ça donnait :
Qui
vous a aidé à construire votre futur programme ?
Jamet
!
Qui
vous a imaginé votre slogan publicitaire ?
Jamet
!
Qui
a décidé des têtes de listes ?
Jamet
!
Qui
a eu l'idée de reconduire Jean Flacher dans le 3ème ?
Jamet
!
Pensez-vous
être élu maire de Lyon ?
Jamais
!
C'est
pour rire bien sûr !
J'ai
rêvé que Monsieur Vermot faisait le point de la situation
lyonnaise à 5 semaines des élections :
"A
l'instar de son homonyme Christophe, Collomb rêve de découvrir la
Mairie.
Avant
de fêter sa victoire au Champagne, Mercier se fait mousser en poussant le
bouchon un peu loin avec des sondages que certains contestent fortement.
Millon, après avoir mis Lyon à feu et à sang, essaie de mettre dans le
mille et de gagner le gros lot.
Chabert
rit jaune, Fraysse essaie de ramener la sienne, Trouxe creuse le sien,
Flacher craint d'être lâché par les électeurs du 3ème,
fascinés par Martine Mariole ; Dubernard regrette d'avoir passé la main,
et Philip, ex-prince qu'on sort de moins en moins, est de moins en moins sûr.
Quant à Gollnish, que j'ai failli oublier, il essaie de ranimer la flamme
mais ses ex-amis le couvrent de lazzis pleins de haine."
J'ai
rêvé que Lyon Capitale, qui a toujours montré ses sympathies
pour Michel Noir avant de se faire le porte-parole d'Henry Chabert,
profite de la sortie du livre de sa fille Anne-Valérie pour prendre ses
distances avec celui que beaucoup accusent d'avoir été aussi discutable
comme maire que comme père !
C'était
un rêve, nos gentils amis de Lyon Capitale n'ont pas été le
moins du monde bouleversés. Ils nous ont fait comprendre avec commisération
que cette pauvre Anne-Valérie était une becassone immature qui n'avait
sans doute pas compris qu'elle faisait "le livre de trop". Pire,
son livre était écrit avec maladresse et naïveté ; ce qui rend, on le
comprendra, son témoignage forcément sans portée. Un simple règlement
de comptes d'une fille égarée dans un monde de brutes. Pour un peu, on féliciterait
Michel Noir de ne pas l'avoir fait interner. Noir ressort blanc comme
neige de la double page signée par la famille des afficionados. Notre
acteur-écrivain-poète peut dormir sur ses deux oreilles, Lyon
Capitale n'ira pas lui chercher des poux et gageons que lorsque leur
grand homme décidera de revenir en Zorro sauveur de la droite lyonnaise,
les porte-coton ne manquent pas pour lui servir la soupe.
J'ai
rêvé que Queyranne, qui a décidé d'affirmer ses prétentions à
devenir le futur président de la CUL, était en train de faire un petit
dans le dos à Collomb. Car, si les Lyonnais se sont habitués au
maire du 9ème au point d'oublier qu'il est de gauche, ils sont
sans doute moins disposés à se voir diriger par un ex-ministre de l'Intérieur
socialiste, même intérimaire.
A
sa place, je me ferais tout petit, ce qui ne devrait pas être trop
difficile.
J'ai
rêvé que Gérard Angel qui, a contrario de Daniel Auteuil
dans le film de Weber, risque bientôt d'entrer dans "le
placard" qui lui est plus ou moins promis au Progrès après
les élections, avait acheté une pâtisserie dans la galerie marchande de
la médiathèque de Vaise.
Si
le rêve devenait réalité, ça ne changerait pas trop notre grand
reporter qui, après avoir noirci des milliers de pages, devrait
s'affirmer comme le roi du mille-feuilles. Surtout qu'il se dit en ville
que ce ne sera pas sa première expérience dans la restauration.
A
propos du procès fait à Michel Mercier pour son slogan "Les
Lyonnais d'abord", par certains journalistes incertains dont l'un
des chroniqueurs de Lyon People. Ces derniers, si j'ose dire,
reprochent au maire de Thizy de s'être inspiré du fameux "Les
Français d'abord" de Le Pen. Ouille ! Ouille !
Ouille ! La faute grave. Presque aussi grave que celle commise en son
temps par Millon.
A
croire que nos journalistes sont de mauvaise foi.
A moins qu'ils fassent preuve d'une ignorance
crasse. A moins que l'un n'exclut pas l'autre.
Doit-on leur rappeler qu'il y a une quinzaine
d'années, Francisque Collomb - Mercier
n'a jamais nié la filiation CDS - avait fait une
campagne signée "Lyon d'abord".
On imagine nos fins stratèges d'aujourd'hui, chargés
de la communication de Mercier, déclinant le concept
initial, le sourire aux lèvres : "Non,
pas Lyon, ce sont les Lyonnais qui comptent",
etc... et les voilà qui se mettent d'accord sur
"Les Lyonnais d'abord".
Le Pen comme le FN n'ont rien à voir à l'affaire.
En revanche, espérons que ces "Lyonnais
d'abord" ne se transformeront pas en
"copains d'abord" , comme ce
fut le cas ici ou là, jadis. Il n'est pas interdit
de rêver.
A
suivre, Bloc-net du 22 janvier...
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