Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net satirique du lundi 5 mars 2002
Faux-semblants
et trompe-l'il
On
pouvait s'y attendre, les chiffres de vente en kiosques sur le Grand Lyon,
publiés dans le document d'introduction en bourse de Lyon Mag et
repris par Intermédia ont mis en fureur nos médias locaux
pourtant tellement soucieux de transparence. Il faut dire que cette vérité
brutale devrait obliger certains de leurs clients à s'interroger sur le
bien-fondé de leur achat d'espace.
N'en
déplaise à certains, on est en droit de se poser des questions quand un
hebdo annonce une diffusion de 45.000 exemplaires et ne vend que 4.500
exemplaires sur la Courly. Un autre hebdo annonce ici une diffusion
de 22.000 exemplaires dans le Tarif Média, ou encore une diffusion
de 15.000 exemplaires dans sa documentation tarifaire envoyée aux
agences, alors que ses ventes en kiosques (Grand Lyon) sont en réalité
de 2.500 exemplaires. Etonnant, non ? Qui croira qu'ils puissent avoir
autant d'abonnés ? A qui fera-t-on croire qu'un magazine, essentiellement
local, puisse être plus vendu extra muros qu'intra muros ? Il y aurait un
rien de "publicité mensongère" et de "concurrence déloyale"
qu'on n'en serait pas étonné. M Lyon devrait alerter le juge d'Aubarède
pour qu'il s'empare du dossier. Je rigole, je rigole. Mais que se
passera-t-il si aujourd'hui, les annonceurs réclament des comptes ?
La
presse n'a plus "bonne presse" depuis longtemps auprès de ce
qui lui reste de lecteurs. Mais si les annonceurs perdent confiance, les
choses risquent de "s'aggraver gravement", comme dirait l'autre.
Il sera grand temps de s'interroger sur ceux qui auront fait le lit de la
presse gratuite.
Devant une telle inertie, on peut s'inquiéter. Que fait
la police ? Que font les pouvoirs publics ? Que fait la Commission
Paritaire ? "Il y a toujours des complices", comme dirait
Botton. Allons, allons, ne voyons pas le mal partout. En tout cas,
ce ne sont pas les explications emberlificotées de Jacques Simonet
(le patron d'Intermédia) qui nous éclaireront. Il est vrai qu'il
doit ménager son "fonds de commerce".
A
propos de Botton, je vous ai parlé la semaine dernière de son dernier
bouquin ; à l'heure qu'il est, il doit en entamer un autre. Une
suggestion, Pierrot : pourquoi ne pas nous raconter dans le détail
vous étiez en première ligne - les raisons de l'injuste rupture de
contrat (semble-t-il exigée par Noir) avec la Sedip de Fernand
Galula (ci-dessous) ? Comment ça s'est passé ? Et pourquoi ? Cette rupture
avait coûté au contribuable lyonnais, la bagatelle de 14 millions de
francs. Par la même occasion, pourriez-vous nous raconter les mises au
placard de tous les fonctionnaires et les mises à la porte expéditives
des contractuels accusés de collaboration avec l'ennemi de l'époque : André
Soulier ?
Et
pendant que vous y êtes, peut-être savez-vous quelque chose sur les
pressions dont furent l'objet ceux qui avaient eu l'outrecuidance de créer
"Lyon Dit Que", hebdo impertinent et volontiers
anti-noiriste avant l'heure ? Racontez-nous comment votre successeur Sarocca
avait incité ses réseaux à faire pression sur les trois imprudents qui
avaient cru au discours sur les Droits de l'Homme et la liberté de la
presse du gentil Michel Noir.
Plusieurs
personnes se sont portées candidates à la Direction de la Communication
de la Ville de Lyon pour remplacer Catherine Rolland qui ne fait
plus l'affaire. Parmi celles-ci, la candidature du Directeur de
Communication de Saint-Etienne qui rêvait de s'installer à Lyon où il
compte de nombreux amis : Marc Thebault a tenu la corde un moment.
Fortement pistonné par son réseau médiatique lyonnais qu'il abreuve de
pages de publicité sur l'efficacité desquelles on peut s'interroger, il
croyait être choisi. Malheureusement pour lui, c'est justement ce
"copinage" qui a été fatal au postulant. Gérard Collomb,
qui non seulement a de la mémoire mais sait être rancunier, ne veut pas
retomber dans les polémiques stériles de 2001. Il lui reproche sa trop
grande proximité avec un hebdo lyonnais et a conséquemment refusé de céder
aux pressions. Gégé - chat échaudé craint l'eau froide - se montre
très exigeant sur le choix de son futur dir-com.
Sous
Barre, la Ville s'était offert 3 (et même 4) Directeurs de
Communication.
En
un an, la gauche a déjà épuisé un intérimaire et une directrice. On
est en passe de battre des records. Tous nos vux au futur lauréat ! Aux
dernières nouvelles, il pourrait débarquer de Toulouse ou de
Montpellier.
Présenté
par Denis Trouxe et ses aficionados comme un projet majeur appelé
à devenir un grand succès, "Les Subsistances" n'ont
plus l'air d'intéresser Gérard Collomb qui l'a oublié dans son plan de
mandat. Verra-ton Denis, qui rêvait d'en assurer la présidence, crier à
la trahison, renier ses amis de 2001 pour retrouver Noir, Mérieux,
Barre, Dubernard, ses parrains des années précédentes ?
Allez savoir avec lui, il est capable de presque tout pour faire parler de
lui. Des fois que ça fasse vendre son livre.
Toujours
est-il que le dernier spectacle, "Gorges déployées",
destiné à faire rigoler, ne faisait rire personne. Les acteurs de la
Compagnie "Haut et Cour" auraient eu intérêt à se
faire pendre ailleurs. Dans le genre hard, on a le droit de préférer "Gorge
profonde", et dans le genre comique, on peut regretter "Les
Branquignols" ou, plus ancien encore, "Helzapopin".
Tout
cela sentait les spectacles de patronages des années d'après guerre ou
les happenings soixante-huitards, quand des jeunes gens en mal de
provocation faisaient pipi-caca sur scène. Étonnez-vous après que
quelques "millonistes", "lepénistes" ou autres
"poujadistes", incultes par définition, crient au scandale. Au
point que certains aient débaptisé ce lieu dont on attendait plus de
subsistance. Ils appellent désormais cet endroit : Les Latrines.
Joli coup, Denis. Merci pour tout.
J'étais
bien sûr dans les tribunes pour le match Bourgoin-Pau. Grande fête sur
la pelouse avant le match comme pendant, avec une valise d'essais tous
plus beaux les uns que les autres. Avant le coup d'envoi, Patrick Sébastien
alla se faire applaudir sur la ligne médiane. A côté de lui, une espèce
de grosse dame dépenaillée et bringuebalante, collée à ses basques,
qui jouait les groupies empressées. Un spectateur ne put s'empêcher de
me donner un coup de coude pour me demander : « Qui c'est celle-là,
c'est sa mère ou quoi ? » Coup de bol, j'avais mes jumelles.
Ô surprise,
j'ai d'abord cru reconnaître Simone Signoret ; en réalité, la
dame était un homme. Je n'ose vous dire qui. Sachez seulement qu'il est
un grand copain de Martinet et de Sébastien. A vous de
trouver. « Il fait pas bon vieillir », articula péniblement
mon voisin qui n'en est toujours pas revenu. « Je suis bien placé
pour le savoir », pensais-je en mon for intérieur.
A
suivre, Le bloc-net du lundi 25 février 2002
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