Mercredi 21 mars 2007
Détenu : Jean-Paul Lacombe
Commissaires : Marco (rédac) et Nico
(photos)
sont habillés par le Dressing
Jean-Paul Lacombe,
bonsoir. L'annonce de la fermeture de Léon de Lyon a jeté un froid sur la
gastronomie lyonnaise. Avant vos adieux, nous vous avons convoqué à cet
interrogatoire à KGB qui va nous permettre de lever le masque sur votre
vraie personnalité et de tenter de comprendre votre décision. Veuillez
décliner votre identité SVP ?
Nom et prénom ?
Jean Paul Marius Antonin Lacombe
Avez-vous un
surnom ?
Non... Mais seulement pour mes amis très proches... Le
savez-vous ?
Non justement !
Donc je peux dire n'importe quoi ! (rires) C'est
très simple, c'est Paulo. Très peu de personnes m'appellent comme ça,
c'est presque familial.
Age et lieu de
naissance ?
Né le 16 juin 1949 à Lyon.
Signe zodiacal et ascendant ?
Signe zodiacal difficile, terrible,
double personnalité, gémeaux... Et ascendant, je l'ai su... Ainsi que mon
heure de naissance, c'était amusant mais je ne veux pas croire à ce genre
de chose.
Taille et poids ?
Oui, j'y veille ! J'essaie de
m'entretenir pour faire face à toutes les difficultés du quotidien ! Je
fais 1m71 et je pèse 76/77 kg, il y a le poids d'été et le poids d'hiver !
En tant que restaurateur, la tentation est tellement facile de goûter,
boire, manger, si on ne fait pas attention ! Je ne bois jamais une goutte
d'alcool à la maison, et je fais attention à ce que je mange.
Signes particuliers
sur votre carte d'identité ? Montrez-la nous, on veut être sûr que vous
n'êtes pas un usurpateur...
Pas de signes
particuliers !
Quelle profession
vos parents exerçaient-ils ?
Mes parents ont
débuté comme restaurateurs, ce sont eux qui ont ouvert la rue Pleney en
1949, mon année de naissance. Ils arrivaient de leur campagne, ma mère
jeune mariée, mon père avait fait la guerre, évadé... Il a épousé ma mère
avant de partir à la guerre, il en est revenu. Mon père était originaire
de la Loire, et ma petite mère, fille de boulangers, de la Haute-Loire.
Ils ont fait 2 ou 3 étapes avant Lyon. Je me permets de vous rappeler que
l'on a publié un livre chez Glénat à l'occasion du centenaire dans lequel
tout ça est écrit.
Merci de penser à nos lecteurs qui ne l'ont pas lu !
Il est en vente rue
Pleney ! (rires) Mon père était cuisinier, il est né en 1913, il
avait déjà travaillé en Angleterre ce qui était déjà une expédition, puis
des saisons sur la Côte d'Azur. Ils étaient donc mariés, installés dans un
petit village dans la Loire, puis au Col des Echarmeaux, et puis après ils
ont acheté une affaire à la Mulatière, qui existe toujours mais c'est
devenu un routier. Un jour, un ami de mes parents est arrivé et leur a
dit : « Paul, viens ! Il y a truc qui va t'intéresser ». Léon de Lyon
était à vendre après 3 faillites.
Que représentait
le restaurant à l'époque ?
Léon de Lyon en
1949 ? Le plafond de la cuisine effondré, le fourneau était « descendu » à
l'étage en dessous. Les prédécesseurs avaient emmené l'argenterie. Le père
Léon était un amateur de vin, mais ils avaient vidé la cave... Ce sont des
choses qui arrivent. Comme ce n'était pas cher, cela a permis à mes
parents de racheter cette affaire. Ils se sont installés rue Pleney,
c'était un caboulot, un porte pot. Il y avait trois tables et un comptoir.
Voilà comment ils ont commencé. Ça fait plaisir de le rappeler... et de leur
rendre hommage.
Avez-vous des
frères et surs ?
J'ai une sur. Elle
a 6 ans de plus que moi, elle nous a aidé suite au décès brutal et
prématuré de mon père. Elle a donc arrêté son travail dans le tourisme,
elle est venue auprès de moi pendant 15 ans, jusqu'en 1985.
Quel petit garçon
étiez-vous, rue Pleney ?
Ah... je sens venir !
On commence par l'enfance en culotte courte ! Ce métier étant très
prenant, mes parents m'ont envoyé en nourrice à Albigny-sur-Saône, puis en
pension à l'âge de 7 ans. C'est petit, on ne peut pas bien se débrouiller
tout seul mais à cause de l'affaire à redresser mes parents étaient très
occupés. J'étais donc un bambin en nourrice, j'avais mes copains et
j'adorais ce village... J'ai eu une enfance très heureuse, choyé par ces
gens qui m'ont élevé. J'étais récupéré par mes parents le week-end.
A cette époque, où
habitez-vous ?
La famille Lacombe habitait rue Pleney, on se partageait le
dessus du restaurant, qui servait aussi de lingerie. On débute comme
beaucoup de commerçants, très modestement.
Suite de l'interview
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