Quel est votre état d'esprit quand ces 7 chefs d'Etat arrivent rue Pleney
? Ça palpite dans le cur de Jean Lacombe ? Sur les photos, vous êtes
super souriant !
C'est la preuve que l'on arrive bien à se maîtriser, comme
ce soir d'ailleurs, il commence à me gonfler là ! (rires) C'est un
moment exceptionnel ! Je reçois encore des coupures de presse grâce à
l'Argus de la presse, la photo qui sort une fois sur deux c'est la rue
Pleney, avec ce geste « allons-y mes amis ! ». Pour être très franc, cette
photo, je l'avais rêvée, pensée, et c'est celle là qui a fait la une du
New York Times !
Quelle était
l'ambiance du dîner ?
Il y avait une très bonne ambiance entre eux, une bande de
copains après une journée de travail qui boivent un coup. C'était avant
les ennuis du président Clinton, qui a eu quelques déboires après, il
était très détendu !
François Mitterrand
était également un fidèle...
Hum hum... fidèle ? Il est venu 2 fois...
Nico : C'est sûr, il y a plus fidèle comme client ! (rires)
C'était particulier quand il venait ? Il avait des exigences précises ?
Non... c'était très agréable. Comme pour
le G7 où chacun était relié dans une pièce à côté avec le reste du monde,
toutes les ambassades, c'était fabuleux... Mais oui, à chaque fois on me
demande une salle à part, un WC à part, une salle de repos, bien sûr... A
chaque fois, c'était en visite « privée » et en petit comité, ils étaient
moins de 20 !
Vous avez une belle photo où l'on voit André Mure et Charles Hernu - tous
deux disparus - devant Léon de Lyon avec le président Mitterrand et Jack
Lang !
C'est la vie d'une maison, ce sont de
merveilleux souvenirs... Moi, c'était un rêve de gosse ! Quel est le métier
qui vous permet de fréquenter les présidents comme des gens que l'on
côtoie tous les jours ? Par contre, il faut à chaque fois rester à sa
place... Moi je suis aubergiste, quand ils viennent manger, je dis bonjour,
je ne tutoie personne quand ils sont à la maison. Jamais je ne m'autorise
à demander un service ou n'importe quoi à un politique, sinon il ne
reviendra pas. C'est comme à la douane, avec la Yellow Line, je ne la
franchis pas !
Vous décidez d'étendre votre empire en créant les bistrots de cuisiniers
déclinés aujourd'hui à une dizaine d'exemplaires...
Ce doit être ma nature d'entreprendre, ça n'a pas toujours été des succès
mais au moins d'essayer d'obtenir un succès. Ce sont des challenges ! J'ai
besoin de faire du sport et de me fixer des objectifs. Tout simplement.
Notre groupe compte 130/140 personnes. Il y a des gens qui ont passé trois
ou quatre ans avec moi rue Pleney et c'est une belle école de formation,
je les ai repérés avant de leur proposer de manager un bistrot... C'est un
peu leur mettre le pied à l'étrier car à chaque fois ils se sont associés.
On a la fâcheuse
impression que le marketing a pris le pas sur l'authenticité... Est-ce que
vous n'avez pas le sentiment d'en avoir fait un petit peu trop ?
C'est qu'une impression ! Pour moi, pas du tout ! Je revendique une
cuisine sincère et authentique faite par de vrais cuisiniers. Après, que
nous Fabienne et Jean Paul Lacombe, nous communiquions c'est notre rôle.
Il y a du marketing sinon on en aurait peut être pas dix, ça n'aurait peut
être pas marché aussi bien. Sans être prétentieux, ça marche pas trop mal.
On ne peut pas dire
que ce soit toujours la folle entente avec vos associés. Certains d'entre
eux seraient en procès avec vous !
Ah bon ? Il faut être plus précis car je ne peux pas
répondre à une question aussi vague...
Il y aurait deux procès en cours avec deux de vos anciens associés du
Bistrot de Lyon ?
Ah bon ? Si vous ne m'en dites pas plus, je ne confirme
pas...
Si vous ne confirmez pas, vous laissez planer le doute...
Non...
Dans ce petit univers que sont les Bistrots de Cuisiniers, est-ce que tout
va dans le meilleur des mondes ?
Ça ne va pas trop mal !
Arrêtez de faire des réponses à la lyonnaise !
Nous sommes à Lyonpeople, à Lyon tout court, interviewé par
Lyonpeople ! Donc je ne vais pas vous faire des réponses autrement que
lyonnaise ! D'abord je m'en vais, je quitte cette table, ça suffit ! (rires)
La vie de Chef est semée d'embûche, mais vous avez quand même de
nombreuses compensations financières. Quel est le chiffre d'affaires du
groupe Lacombe ?
Il faudrait que j'appelle mon
expert-comptable mais à cette heure-là ! On fait un chiffre d'affaires
tout confondu de 11 millions d'euros. Léon de Lyon c'est 2 millions
d'euros.
Quel est votre résultat net ?
Sincèrement je ne le sais pas. Toutes nos
affaires, qui sont des sociétés différentes, sont bénéficiaires. Ça va de
0,5% de résultat à 10%.
Suite de l'interview
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