Michel Barthod, bonsoir
et bienvenue au Caro de Lyon. Le restaurateur à succès que vous êtes
s'est-il déjà retrouvé sur le carreau ?
Plein de fois, oui !
Par la grâce de qui ?
Un concurrent, un client, une fille ?
J'ai peu de concurrents qui m'ont mis sur le
carreau... mais des filles, oui c'est clair. Il y a eu deux femmes qui m'ont
mis sur le carreau : la mère de mes enfants qui m'a quitté après 9 ans de
mariage. Ensuite je suis tombé amoureux d'une femme de Saint-Tropez que
j'ai beaucoup aimé qui m'a mis sur le carreau aussi. Elle m'a quitté,
parce que ce n'est pas moi qui quitte.
Vous-même, avez-vous déjà laissé quelqu'un sur le
carreau ?
Oui, je pense que oui. Je suis un tendre. Je suis
capable d'aimer, mais j'ai déjà mis des gens sur le carreau. Après je n'ai
pas fait constater les dégâts sur une femme que j'ai laissée sur le
carreau. Par contre je ne pense pas avoir fait du mal à des restaurateurs.
Au contraire, je n'ai jamais rien fait d'autre que d'ouvrir des
restaurants qui ont pu stimuler le commerce de la rue Mercière. Je n'ai
pas été le premier puisque les premiers ont été Caro et Lacombe que je
respecte beaucoup. Mais c'est Caro qui a été pour moi, pas un père mais
une référence dans le métier, notamment dans l'art de recevoir qui est la
principale qualité de ce métier.
Vous êtes né à
Montbéliard en 1961. Que faisaient vos parents ?
Mon père a commencé bêtement ! Il a eu un cursus
encore plus original que le mien ! Il était ouvrier spécialisé chez
Peugeot à Sochaux, c'est pour ça que nous étions à Montbéliard. Sa
carrière a évolué par la suite, mais il a commencé comme ça. Ma mère était
assistante sociale chez Peugeot. Je suis né d'une famille chrétienne,
socialiste. L'époque des années 60, une grande époque avec la création du
PSU.
Quel genre d'élève
étiez-vous ? Entrain de fayoter devant ou au fond à côté du radiateur ?
Très mauvais ! Je n'étais pas le cancre non plus, mais
j'étais très angoissé par l'école, je n'étais pas bon et j'étais très
angoissé d'être appelé au tableau pour faire l'exercice de calculs ou pour
une récitation. Pas cancre du tout, mais plutôt au fond de la classe pour
me planquer et éviter d'être interrogé. Ma scolarité a été un enfer. Mes
parents ont quitté Montbéliard pour aller sur Paris parce que mon père a
eu une opportunité alors qu'il était ouvrier. Il a eu le culot de monter
sur Paris et de se retrouver ingénieur-conseil. J'ai fait ma scolarité
pratiquement jusqu'en seconde à Paris. Puis mon père s'est retrouvé à
conseiller l'entreprise Salomon sur Annecy et a rencontré Georges Salomon
qui était le patron. Salomon lui a alors proposé le poste de la direction
générale et on s'est retrouvé à Annecy où j'ai fini ma scolarité.
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