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/ LES INTERROGATOIRES SUR LE CARO


20 mars 2006


 

Depuis combien de temps êtes-vous en analyse ?

A chaque fois que je rencontre un psy et j'en rencontre plein, je lui fais baisser les yeux. Je n'arrive pas à trouver un psy qui me regarde droit dans les yeux et avec qui je puisse avoir un discours qui dure, une analyse c'est 6 mois, un an, 2 ans ! Mais à chaque fois je n'arrive pas à aboutir à quelque chose, à me libérer des choses qui sont dans mon inconscient et que je vis péniblement.

 

Le monde lyonnais de la restauration est en ébullition à l'automne 2003 quand vous êtes victime d'une tentative de racket... Comment l'avez-vous vécu ?

Je l'ai vécu très mal, parce que j'ai eu peur, je ne suis pas un voyou, je n'ai pas envie de mourir avec un coup de kalachnikov derrière la tête ! Donc pendant 2 mois, tant que je ne connaissais pas les gens qui me faisaient de vraies menaces, je l'ai vécu très mal. Il y avait des menaces sur ma vie, sur mes affaires, sur ma famille. Le jour où nous avons découvert l'instigateur de la chose, je me suis retrouvé dans une situation, pas de rigolades, mais à la rigueur je peux comprendre ce qui s'est passé. 

 

Dans nos colonnes (voir article), Didier Dantzikian a expliqué que « confronté à un comportement très négatif de votre part, il avait pété les plombs... ». Comment expliquez-vous sa haine à votre égard ?

On va être assez simple là-dessus, on ne va pas faire un roman. Je suis quelqu'un d'arrogant, ça c'est évident, et cette arrogance peut gêner beaucoup de gens. Elle peut se traduire par des paroles fortes, par une présence physique qui peut gêner et je peux tout à fait comprendre ses arguments. Après, est-ce qu'il est dans son droit, la preuve que non car il a été condamné, d'aller jusqu'à une tentative de racket ? Là ça ne s'excuse pas. Aujourd'hui, je peux comprendre cette espèce d'envie de me mettre à terre ou de dire « on va lui casser les jambes ». Passer à l'acte est une autre histoire.

 

Il a fait de nombreux mois de prison. Pensez-vous que c'était mérité ?

Ce n'est pas moi qui ai jugé ! C'est un tribunal correctionnel qui a jugé sur des faits.

 

Quand vous avez appris le verdict, quel a été votre sentiment à ce moment-là ?

J'ai voulu, au moment de l'audience, lui parler droit dans les yeux, lui demander une explication, lui dire « pourquoi ? » Il ne m'a pas regardé dans les yeux, il a regardé par terre, et je vous assure aujourd'hui dans cette interview qui va être publiée et lue par ce garçon, que s'il m'avait donné une raison de son comportement, moi qui étais à la fois partie civile, témoin, etc... j'aurais demandé au président du tribunal d'être clément. Je ne l'ai pas fait. D'abord, je me suis présenté sans avocat, il faut bien le savoir. Je ne me suis pas fait défendre parce que je voulais me retrouver face à face avec ce garçon.

 

Quel a été votre sentiment en le voyant dans le box des accusés ?
Une fois que j'ai su que c'était ce garçon, que ce n'était pas des voyous - des Russes, des Marseillais, des vrais quoi ! - je me suis retrouvé devant un gamin. Même si aujourd'hui c'est un homme d'affaires qui gère bien ses affaires, je ne me suis pas retrouvé devant un caïd. Je me suis retrouvé devant un voisin, qui effectivement a subi mon arrogance ce qui ne justifie en aucun cas cette tentative de racket manqué à la pied nickelé ! Je me suis retrouvé au tribunal en lui disant « Didier, on est là, c'est grave, très grave ! ».


 

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