À l'époque c'est un
peu la guerre avec Jean-Claude, vous comprenez mal ce qui vous arrive...
Non pas du tout. Je te promets. Même lui pourra te le dire et il te l'a
déjà dit en interview : « Il a eu de la correction, il est parti, il ne
m'a pas fait chier derrière ». Je suis parti en lui disant : « Si
tu n'as pas besoin de moi, si tes associés pensent qu'ils peuvent relever
l'affaire sans s'en mettre plein les fouilles, et bien vas-y ». Donc
je suis parti. C'est vrai qu'avec Jean-Claude on ne s'est pas parlé
pendant 6/7 mois. Mais quand il a fallu monter le Ryad c'est lui qui était
là.
Eté 2001, vous vous retrouvez sur le sable. Celui de Saint-Tropez tout de
même ! Avec votre amie Clarisse Virot, vous prenez la direction du Beach
Blouch. Pourquoi cette aventure n'a-t-elle pas continué ?
On a mis tout en place, on a tout refait, la carte, changer
de chef, le décor... C'est très compliqué Saint-Tropez, car les gens sont
chez eux. On a fait 8 millions de CA en deux mois avec bar, restaurant et
boîte de nuit. Pas mal ! Et la fille Virot qui a un carnet dadresses
aussi fort que Jean Roch, m'a amené tout ce qu'il y avait à connaître en
show-biz... À l'époque son frère faisait le Loft donc il nous emmené tout le
monde. A la fin de l'été ils ont vendu, bien vendu...
Et vous vous retrouvez à nouveau sur la paille !
Vous végétez tout l'automne avant de rencontrer Jacques Chalvin. Le
directeur commercial du Palais des Congrès dispose sur le toit de la Cité
Internationale d'une terrasse de 600 m2 inutilisée...
J'ai vu le lieu que j'ai trouvé extraordinaire. Avant Jean-Claude Caro,
j'ai proposé l'affaire à Edouard Keguny, Gérard Vannier, Jeannot, surtout
Michel Barthod qui me disait : « On va le faire ensemble ». Et pas
de nouvelles de Barthod et des autres. Du coup je suis allé voir
Jean-Claude. Jeannot et toute sa bande disaient : « Comment vas-tu
faire pour monter des Lyonnais par ascenseur sur une terrasse ? ». Ils
sont bien montés... Le problème c'est que les Lyonnais ont 10 ans de retard.
Il n'y a que Jean-Claude qui a cru en moi avec Fabien.
Le Ryad flambera le temps d'une saison...
Sur toutes les affaires que j'ai montées, pour moi c'est la plus belle
réussite même si ça n'a pas duré. Tout le monde daubait : « C'est has
been, on y croit pas ». Avec Jean-Claude, on était sur le balcon et on
se disait : « Tu crois que ça va arriver ? Tu crois qu'il va y avoir du
monde ? » Et à un moment on ne savait même plus où les mettre !
L'autre connasse mettait des flyers sur tous les pare-brises de toutes les
voitures dehors pour ramener du monde au Ness où elle faisait ses
soirées ! Elle ne montait pas dans l'ascenseur ! Elle venait mettre des
flyers alors qu'elle disait : « Mais ils vont se planter », elle
envoyait un éclaireur. Quand son mec arrivait, c'était blindé !
Pourquoi cette aventure a-t-elle aussi capoté ?
Ils ont pris peur au Palais des Congrès et ils nous ont
raconté une histoire bidon avec la licence IV alors qu'ils nous l'avaient
sous-louée.
Où en est le procès ?
Il suit son cours. Ils ont peur de
perdre. Ils nous doivent de l'argent car on a payé les soirées d'avance.
On ne risque rien au niveau de la licence IV car tu peux la sous-louer
pour des soirées exceptionnelles. Vu qu'on n'en faisait pas tous les
soirs, on avait le droit. Ils ont signé l'autorisation d'exploitation. A
un moment, ils ont pris peur car Monsieur Perragin partait en vacances au
moins d'août. Il l'a fait à l'insu d'Olivier Ginon
et s'est fait taper sur les doigts...
Comment cela va-t-il se terminer ?
JC Caro : On vient de redonner le dossier à un autre avocat...
Si je comprends bien,
vous avez eu un problème avec votre avocat. Il n'a pas voulu affronter
monsieur Ginon...
JC Caro : Voilà, c'est ça !
OF : Je n'ai pas dit ça !
Vous rebondissez ensuite au Basha à Courchevel...
90 jours de beau temps ! On m'a pris pour le milliardaire de Courchevel !
J'allais skier tous les jours et je ne payais rien. Je disais que j'allais
chercher des clients dans les hôtels, je partais avec mon pote Jérôme
Bocuse. J'aurais pu faire 10 ans là-haut ! Comme à l'armée, j'ai voulu
rempiler mais ils n'ont pas voulu de moi ! J'étais au Club Med ! Ça a été
une bonne expérience.
Sans suite ? Quels étaient vos rapports avec
Benjamin Lavorel ?
Très bien, il est monté deux fois dans la saison ! Ce n'était pas open
bar, on faisait notre chiffre. On a pris une affaire où il y avait eu
beaucoup de soucis et on a fait notre possible. Tous ceux de Courchevel
s'en souviennent. Quand je remonte ils me disent : « On était bien
cette année là... » Ils se sont marrés. C'est une bonne expérience que
je ne referai pas. A Courchevel, tu ne gagnes pas d'argent si tu ne
t'appelles pas Tournier. Sur 100 jours ouvrables, il y a 20 jours où tu te
gaves, et si t'as pas les Russes tu perds de l'argent obligatoirement.
...avant de créer la Voile où vous officiez désormais seul, votre ami Caro
ayant décidé de convoler avec ces messieurs du Life Can Wait. C'est la
première fois qu'il ne monte pas une affaire avec vous, pour quelles
raisons ?
On
avait un contrat de 3 ans à la Voile. La Voile m'a gardé et Jean-Claude a
voulu faire autre chose avec Frédéric Cote : ils ont donc pris le Life Can
Wait.
Ce qui vous a
profondément meurtri ?
Pas
du tout. Au bout d'un moment chacun fait son chemin. J'ai mon boulot, il a
son boulot et puis voilà. Il va travailler dans la nuit et je travaille
dans la nuit donc je ne le vois plus.
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