Vous n'avez pas la
grosse tête à l'époque. Pour preuve, votre casque était trop grand pour
vous...
C'est vrai, le premier titre que j'ai remporté, j'ai encore une photo chez
moi où les casques de petites tailles n'existaient pas, et les karts pour
enfants non plus, c'était un kart pour adulte, modifié pour enfant ! J'ai
une photo chez moi où j'ai l'arrière du casque qui pose sur le baquet, et
je pense que je regardais entre les pales du volant pour regarder la
piste.
À partir de ce premier titre, quelle a été l'évolution ?
J'ai été plusieurs fois champion de France dans plusieurs catégories, j'ai
toujours été surclassé car je grandissais un peu plus vite que mon âge. Il
fallait me surclasser sinon j'étais bien trop lourd pour les gamins de mon
âge. J'ai été vice-champion du Monde à l'âge de 14 ans, en junior, puis en
senior où j'ai eu des titres internationaux, comme celui de champion de
France. Je suis le dernier Français à avoir gagné un titre international
dans la catégorie raid, en 1986.
En 1988, vous montez
votre propre écurie familiale avec votre sur Cathy. Vous pilotez tous les
deux en F3. A l'époque, vous faisiez tout vous-même : l'assistance, la
mécanique, le camion, le montage des tentes, rien à voir avec les
conditions de courses que vous avez aujourd'hui...
Je suis ravi de l'avoir fait et je le fais encore aujourd'hui, ça m'arrive
de temps en temps de conduire le camion, parce que d'abord j'aime bien ça,
je suis né au milieu des camions. C'est moi qui emmenais le camion sur les
circuits, c'est moi qui montais le haut-vent, qui sortais tout le
matériel, après je me contentais de faire mon travail de pilote et je
laissais faire les mécanos. Ils savaient mieux faire que moi ! Après la
course, je ramenais le camion. Ça été très formateur, aujourd'hui je sais
de quoi je parle quand je parle avec un chauffeur ou un mécano, et ils
s'en rendent bien compte. Une forme de respect se crée.
Ces dix dernières
années voient la consécration de votre carrière de pilote politique avec
plusieurs trophées engrangés. Quel est celui qui vous a le plus marqué ?
Le prochain! (rires) Sérieusement, plusieurs ont été
forts. Celui que j'ai remporté, il y a deux ans en Angleterre, a été très
fort car c'était une longue collaboration avec cette équipe avec qui je
roulais depuis un moment. Il y a aussi ma 1ère victoire du Trophée Andros,
qui est survenue après une semaine difficile, on avait brûlé la semaine
d'avant, j'avais le visage brûlé et les mécaniciens avaient bossé 3 jours
et 3 nuits non stop, ils faisaient quasiment le 3/8 pour pouvoir réparer
et me donner une voiture potable pour la dernière course, et on a gagné !
C'est ce genre de souvenirs que je garde en mémoire. Ce n'est pas
tellement une victoire de championnat ou autre. Mais plutôt que ce soit
arrivé après un moment difficile.
Le grand public a
fait votre connaissance avec le Trophée Andros que vous avez remporté 10
fois... Quelle était votre botte secrète ?
C'est comme ça que le public français m'a découvert, mais les publics
allemands, anglais, italiens ou australiens me connaissent davantage
comme pilote WTCC que comme pilote de glace. Ma notoriété en Angleterre
est bien plus importante qu'en France. Et pour cause, je n'ai pas fait un
championnat en France depuis 1995, si ce n'est le Trophée Andros.
Effectivement, ma notoriété en France est due à mes victoires au Trophée
Andros.
Au lieu de faire
plaisir à l'organisateur - un certain Max Mamers - vos victoires
successives ont tôt fait de le courroucer. Pourquoi ?
Je ne sais pas il faut lui demander! Il est un peu paranoïaque, ce
monsieur! La première année où j'ai gagné il était très content, parce que
j'étais un nouveau pilote qui gagnait et en plus un pilote du circuit, la
2ème année il était assez content, mais la 3ème
année, ça a commencé à se dégrader et ça a été crescendo. Là où ça s'est
vraiment dégradé, c'est à la venue de Prost. Malgré toutes ses tentatives
pour me pénaliser, je gagnais quand même.
Suite de l'interview
|