Vous avez placé
Guy Mathiolon à la tête de la Pyramide XV, la holding qui gère les
intérêts financiers du LOU Rugby. Peut-on voir là une main mise de la
CGPME sur le club ?
Non c'est le LOU Rugby qui met la main sur la CGPME, c'est différent ! (rires)
J'ai toujours dit à François Turcas que l'aventure des PME et l'aventure
du rugby étaient liées comme les doigts d'une main, que les parcours
étaient identiques donc ça me va très bien d'assimiler le rugby aux PME.
Je vais vous faire une confidence : savez-vous pourquoi la PME s'appelle
Pyramide XV ? Parce qu'on est des bons vivants au rugby et où fait-on la
réunion pour créer Pyramide XV : à Vienne chez Point (rires).
On s'attendait
tous à votre montée en Top 16 cette année. Mais vous n'êtes pas au rdv. Il
faut dire que vous êtes rarement à l'heure...
C'est vrai que j'ai
cette particularité (rires)
Plus
sérieusement, êtes-vous soulagé ou frustré ?
Les deux à la fois.
Frustré, parce qu'on a quand même fait rêver toute une région et
nous-même, on s'est pris au jeu, on a rêvé sur cette accession au TOP 16.
Le TOP 16 c'est les 16 meilleures équipes françaises, c'est fabuleux un
parcours comme le nôtre. C'est extraordinaire, surtout qu'il est fait avec
les moyens du bord, avec nos convictions, nos valeurs... Maintenant quand
j'ai vu les demi-finales le week-end dernier, j'étais soulagé de ne pas
avoir envoyé à la guerre cette équipe. J'aurais eu trop peur d'un échec
l'année prochaine, là il y avait un risque réel de redescendre et Lyon, je
pense, n'est pas un public qui supporterait et qui comprendrait un échec.
Donc attendre une année de plus ne me dérange pas.
Les recrutements
en cours permettront-ils de tenir l'objectif d'être numéro 1 l'an prochain
pour passer directement en TOP 16 ? A part Alain Bouhey, peut-on avoir des
noms de transfert ?
Il y a eu énormément de départs. Ça va être ma cinquième saison comme
président, la première année je ne la compte pas, c'était une année
d'apprentissage, mais quand on a bâti l'équipe avec Jean-Henri Tubert en
national 1, on a bâti une équipe sur un cycle qui devait nous amener
jusqu'en TOP 16. Bon, aujourd'hui on subit un échec, c'est vrai qu'il faut
aussi se remettre en question et on a besoin de la régénérer. C'est pour
ça qu'on a misé sur un renouvellement de l'effectif pour recréer une
nouvelle aventure et donc les recrues de cette année sont des joueurs
d'ambition avec un seul objectif, le TOP 16.
Peut-on avoir des
noms ?
Je peux vous les donner, le regroupement est pratiquement finalisé. On va
énormément durcir le paquet d'avants avec l'arrivée de Laurent Gomez. On
en est très fier car c'est un Lyonnais, qui a fait toute sa carrière à
Bourgoin, qui joue pilier droit. Pachi Hivateau, qui va signer demain au
club, pilier droit également. Didier Nollo (ce sont tous des joueurs qui
jouent dans le TOP 16) qui arrive en pilier gauche, deux joueurs de
deuxième ligne qui sont Guffroy, c'est le deuxième ligne de Tarbes qui a
été formé au stade toulousain et Sigoire. En troisième ligne, Fleurus qui
est aux portes de l'équipe de France et qui a 23 ans. On a l'arrivée de
Cossade, (l'arrière de Tarbes) et de Galon. J'ai joué avec son père au LOU
donc ça me fait vraiment plaisir de l'accueillir. Ensuite on a
effectivement deux centres, dont je ne peux pas encore donner les noms.
Vous avez tout chamboulé ! Ce n'est pas trop risqué ?
Là on prend un pari
très fort, on veut réellement donner un nouvel élan à l'équipe. Ce pari
est assumé avec Jean-Henri Tubert, en qui j'ai une confiance illimitée et
qui grandit lui aussi comme entraîneur. Il connaît les enjeux, il sait
qu'aujourd'hui la montée en TOP 16 est impérative, on ne peut pas faire
durer le rêve. Il est vrai que le football met la barre haute, on est bien
sûr comparé aux résultats mais maintenant qui sera le premier champion
d'Europe : l'OL ou nous ? Le défi est ouvert.
Suite de l'interview
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