A ce moment là qui parle ? Marc Fraysse ou Jacques Chirac ?
Marc Fraysse car Chirac m'a abandonné ! Parce qu'un soir à Brioude, je lui
ai dit dans les yeux qu'il était sourd et aveugle : « Tu n'entends pas
le peuple de droite qui t'a élu et qui est mécontent et tu es aveugle
parce que tu ne reconnais plus tes amis ». Il ne m'a jamais pardonné
ça. Quand Charles Millon a voulu créer son parti politique, j'ai dit : « Je
m'en vais ! » Si aujourd'hui Collomb est maire de Lyon, c'est parce
que Millon a été candidat. Si Millon m'avait écouté, il restait Député
Maire de Belley. On avait notre droite, on était précurseurs par rapport à
l'UMP, aujourd'hui il serait ministre. Mais il a écouté ceux qui lui on
fait croire qu'il pouvait être candidat aux présidentielles de 2002. Il y
en a un paquet qui lui ont dit ça.
Vous reste-t-il encore quelques amis ? Lesquels ?
Beaucoup. Quand je vais dans une manifestation grand public, je crois que
j'ai embrassé 50% de la salle. Y a que des gens qui m'aiment bien. Ils
disent : « il est un peu fou, atypique mais il est sincère ». Mes amis, ce
sont mes électeurs. Les militants, les gens simples, qui sont comme moi
qui ont du cur. Ceux qui sont mes ennemis sont ceux qui sont des
stratèges, ceux que je dérange. En réalité, quand on veut pas que je
revienne à l'UMP à la région, si j'étais nul, on m'empêcherait pas de
revenir. Si j'étais un faux-cul, je serais resté avec Charles Millon. J'ai
été avec Pasqua, je suis allé avec lui parce que j'étais contre le
septennat. Quand il a voulu être candidat contre Chirac, je l'ai quitté.
C'est Pasqua qui a trahi parce qu'il a voulu être candidat aux
présidentielles.
Pas beaucoup de noms à citer pour vos amis...
Jean Besson, Christian Philip, Alain Juppé, Jean-Louis Debré, des artistes
comme Francis Perrin. Gérard Angel qui est ami, même Gérard Collomb et
Charles Millon restent des amis.
Comment cela se matérialise-t-il ?
Par des invitations, par des relations, par des poignées de main, par une
bise, par des choses simples.
Parlons de Christian Philip ! C'est le jour et la nuit avec vous...
Comment se fait-il que vous soyez amis ?
Parce que c'est un homme de cur, on n'a pas la même culture parce que
l'on n'a pas eu la même vie. Il a vécu dans les dorures de la république,
moi j'ai vécu dans les bas-fonds de la république. C'est un mec généreux,
travailleur, c'est un type extraordinaire.
Qu'est-ce que vous vous racontez pendant vos dîners en tête à tête ?
Il est plus drôle que vous ne le pensez. Si les Lyonnais le connaissaient
comme je le connais, ils découvriraient un type exceptionnel, mais il a
une grande pudeur. Il est d'une éducation qui fait qu'on a l'impression
qu'il a un balai dans le cul, alors que c'est un type généreux,
intelligent et fidèle. Ça aurait été un grand Maire pour Lyon. Il est fait
pour faire de la politique comme moi je suis fait pour faire de la danse
classique.
Et des ennemis déclarés ?
J'ai des ennemis dans le microcosme... Ceux
qui ont peur que je revienne ! (rires)
Suite de l'interview
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