Pendant la nuit
du réveillon du Nouvel an sur la plage de Copacabana, des millions de
Brésiliens ont coutume de se baigner nu et d'envoyer des vux à la mer. On
raconte que vous excellez dans le rôle du dauphin...
C'est totalement
faux ! (rires) Ce qui est vrai, c'est qu' il y a trois millions de
personnes, toutes catégories sociales confondues qui se retrouvent
essentiellement sur la plage de Copacabana pour rendre hommage à la déesse
de la mer : pour cela ils ne sont pas nus, ils sont habillés de blanc. Et
ça ne finit pas par un bain de minuit tout d'abord parce que la mer est
extrêmement dangereuse. On se mouille les pieds pour jeter des offrandes
et en particulier des fleurs à la mer et il faut absolument qu'elles
passent la première vague pour que le vu se réalise. On partage ce
soir-là avec tous les gens qui sont autour de vous les vux de nouvel
an, et c'est vrai qu'il y a peu de lieux au monde où je passerai
maintenant le 31 décembre.
Et cette année, votre bouquet de fleurs a-t-il passé la première vague ?
Oui, il a très
largement passé la première et la deuxième vague. Mais je me suis beaucoup
mouillé pour ça (rires). Je suis allé jusqu'aux cuisses (rires).
Le rouge est
votre couleur préférée et l'on vous devine soucieux de votre look et de
votre apparence. Ce petit côté fashion victim, c'est votre zeste de
superficialité ?
Un : je ne pense pas être une fashion
victim : les baskets sont Zara, vous pouvez vérifier et le tee-shirt a été
acheté chez un styliste de Barcelone. J'adore la mode, je suis né dans le
tissu. J'espère avoir de cur et de corps une certaine élégance. Et
j'adore les gens qui travaillent dans la mode, j'y ai de nombreux amis et
c'est pour cela que j'ai souhaité faire ce bal « la Belle et la Bête »
cette année pour avoir le plaisir que soient créées de multiples costumes
par les jeunes stylistes qui travaillent ici à Lyon.
C'est quand même
là une certaine forme de coquetterie de votre part, ça va aussi avec un
refus de vieillir qu'on sent assez fort chez vous.
Disons un désir de vieillir le plus tard possible. Mais ça ne me fait pas
peur du tout. Pour répondre dans votre sens, je me vois très bien le
cheveu blanc et court, le panama et le costume blanc en lin à 80 ans.
J'adore les gens âgés qui s'habillent en blanc. Et ma référence c'est
Mademoiselle Arletty qui était toujours vêtue de blanc, et je trouvais
cela magnifique. La gouaille et la classe !
On sent que ça va
en parallèle avec un certain culte du corps. Est-ce lié à votre vie
personnelle et privée ou est-ce induit avec la danse ?
Quand on vit toute l'année avec des gens qui travaillent avec leur corps
et qui l'entretiennent 8 heures par jour, je dirais que c'est presque la
moindre des corrections que de travailler un peu pour ne pas ressembler à
un gros tas ou à une grosse méduse. Alors quand on ne fréquente que des
gens qui sont beaux et bien foutus, on fait avec le temps dont on dispose,
et c'est muscu deux fois par semaine. Ce n'est pas beaucoup, mais là aussi
je dirais que c'est du respect pour soi-même et vis à vis des autres.
A combien se montent vos revenus mensuels ?
Exactement 10.000 euros.
Etes-vous un flambeur et êtes-vous assujetti à l'ISF ?
Je ne suis pas assujetti à l'ISF. Je
suis cigale et plutôt généreux. D'ailleurs vous ne m'avez pas demandé ma
devise et bien je vous la donne : « la vrai générosité envers l'avenir
est de tout donner au présent ». Albert Camus. Et il y en a une
deuxième, c'est une phrase d'une vieille dame merveilleuse tirée de la
pièce « Harold et Maude », un merveilleux film aussi, où elle dit : « à
nouveau jour, nouvel émoi ». Ce sont les deux phrases que j'aime.
Vos appartements de Rio et de la Croix-Rousse mis à part, quel est l'état
de votre patrimoine aujourd'hui ?
S'il y avait un gros état, il y aurait ISF, donc vous avez tout dit, tout
résumé. J'ai une Mégane cabriolet qui a 5 ans et elle va bien faire encore
un an ou deux. Et j'ai quelques dettes puisque ni l'appartement de Rio, ni
l'appartement de Lyon ne sont intégralement payés.
Suite de l'interview
|