Etudes secondaires et supérieures ?
Je suis bachelier puis j'ai fait des études de Droit à Rennes, et je suis
venu tout à fait par hasard à Lyon...
Après votre DEUG de Droit ?
Après mes études de Droit, et j'avais commencé Sup. de Co à Brest puis
j'ai bifurqué sur le Droit. Je faisais ça en parallèle et il a fallu que
je fasse un stage de commissaire priseur. A ce moment-là une de mes surs,
habitant Lyon, m'a dit « Eh bien viens ! » ; et j'ai débarqué à Lyon le 6
novembre 1966, je m'en souviendrai toujours, à 11h45 par le train qui
arrivait de Brest, de nuit, il y avait trois classes, on ne pouvait pas
boire ni manger, c'était pas le TGV, il y avait trois classes à l'époque !
Et vous voyez je suis toujours là !
C'est au cours de vos études que vous rencontrez celle qui deviendra
votre épouse et votre associée... Racontez-nous cette rencontre !
C'est tout simple, dans l'Hôtel des ventes de la Presqu'île - qui était
d'une vétusté incroyable mais qui avait son charme - se retrouvait
l'ensemble des commissaires priseurs. Je sais que les Lyonnais aimaient
beaucoup cet endroit car on passait à travers des matelas, des vieux
réfrigérateurs, pour aller voir une petite coupe en argent, un magnifique
tableau du XVème, c'était vraiment du folklore ! Il y avait un poêle ou
milieu où tout le monde se chauffait, il n'y avait rien d'autre, et en
plein hiver tous les confrères se retrouvaient devant ce poêle pour
discuter. Il y avait une très bonne ambiance, et c'est comme ça que j'ai
pu apprécier les qualités de cette jeune fille qui allait devenir mon
épouse.
Pourquoi avoir choisi Lyon pour démarrer votre carrière ?
J'ai cherché et j'étais à deux doigts
d'acheter une étude à Pau et j'en avais trouvé une autre à Tarbes pour mon
épouse mais vous savez ce que c'est, une fille... quitter sa mère ... alors je
suis resté à Lyon pour que mon épouse ne quitte pas ses parents dont elle
était très proche et je ne me plains pas.
Une fois votre diplôme en poche vous vous mettez donc en tête de trouver
une étude sur Lyon...
Nous avons racheté l'étude de mon patron
de stage qui s'appelait Ballioud, et nous avons créé notre SCP en 1970,
l'année de notre mariage. Nous avons démarré à l'Hôtel des Ventes avant de
prendre des bureaux place Bellecour.
En quelle année êtes-vous arrivés Rue de Cronstadt ?
Nos bureaux de Bellecour étaient
superbes mais peu pratiques car personne ne pouvait venir. Très vite il y
a eu des plots qui interdisaient les voitures de se garer sur le trottoir,
c'est compréhensible quelque part, mais nous avons donc été là de 1980 à
85. Je passais mon temps à aller et venir entre l'avenue Galline, à
Villeurbanne où il y avait une annexe de l'Hôtel des ventes, puis dans le
Centre dans l'ancien hôtel des ventes, enfin à Vénissieux, où je faisais
les ventes de voitures. Je passais mon temps dans la voiture, au
téléphone, les téléphones portables de l'époque...
Quelles sont les personnes qui vous ont mis le pied à l'étrier à Lyon, à
part Maître Ballioud ?
Maître Genevoix, également. De la part
des confrères, des maîtres de stage de l'époque, il y avait beaucoup plus
l'idée d'aider les jeunes stagiaires à s'intégrer.
Chose qui a disparu depuis ?
L'ambiance a bien changé en effet.
Suite de l'interview
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