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9 juillet 2001


Dans les coulisses de la Formule 1

 

 

 

 

 

 













Photos Rémy Jomard et Jean-François Galeron

 

Dimanche 1er juillet 2001. Circuit de Magny Cours en plein cœur de la Nièvre. Un peu à l'écart du paddock, une longue silhouette range soigneusement son matériel. Epuisé mais ravi, Jean-François Galeron va entamer une seconde course, contre la montre, elle aussi. Ce lyonnais est à la formule 1 ce qu'est Mario Gurrieri (voir article) pour les stars.

 

Car à l'heure du soulagement général, des yeux emplis de joie des vainqueurs ou embués des derniers couteaux, pas le temps de gamberger. Il s'agit de délivrer - dans un temps record - les précieuses pellicules aux agences ou aux journaux spécialisés. 

 

Et le paquet est plutôt encombrant : sur un grand prix, ses boîtiers tournent à plein régime : une centaine de films de 36 poses chacun... au final 3600 photos ! Et malgré toute son expérience et son professionnalisme, Jean-François ne peut s'empêcher de stresser. Son long visage émacié traduit l'extrême tension qui l'habite pendant les 4 jours où il arpente le paddock et le circuit. “ Même après 15 ans, j'ai toujours le trac ! ” confirme-t-il.

 

Tout comme son confrère Mario, Jef est un autodidacte de la photo. Son premier boîtier lui est offert par son père en récompense de son Bac obtenu à l'arraché chez les Chartreux. Il lui faudra ensuite 6 ans pour décrocher une maîtrise de droit des affaires... Autant dire que la robe noire d'avocat n'est pas faite pour lui... Rien de pire, me direz-vous qu'un fils de bonne famille désœuvré. Heureusement pour lui, le jeune Galeron a une passion : la course automobile.

 

Et c'est à l'occasion d'une concentration Alpine, place Bellecour, qu'il effectue sa première pige photo sous le regard bienveillant de son parrain, le journaliste Dominique Pascal. Depuis 1982, il n'a pour ainsi dire pas raté un grand prix ! A son compte depuis 1994, Jef parcourt le monde en tous sens. Dans ce microcosme qu'est la F1, notre Lyonnais est comme un poisson dans l'eau. “ Même si le fric est omniprésent, c'est moins puant que le cinéma ou le foot ” assure-t-il. Et les jolies filles ? “ C'est purement de la déco. Elles posent pour les pilotes et les sponsors, et elles repartent aussi vite ! ”

 

Mazette, et moi qui croyais qu'à l'issue d'un grand prix, c'était une fête à tout casser ! A l'abri de ses objectifs, Jef ne se contente pas de “ shooter ” de belles carrosseries... il plonge au cœur même de la F1. Avec un constat amer bien que prévisible : “ La convivialité a déserté les circuits. Les enjeux sont tellement énormes !... ” . Les rares moments de joie collective, vous les découvrez comme nous, à l'issue de la course. Quelques minutes de bonheur télévisé par aspersion de Moet et Chandon. Après rideau ! Une chape de plomb s'abat sur le circuit dès la fin du grand prix.

 

Chacun rentre chez soi ! Dans ce paysage sinistré, quelques pilotes restent malgré tout des fêtard invétérés. Mais dans la plus stricte intimité. Coulthard, Villeneuve et Irvine sont les derniers chauds lapins du circuit. 

 

Et les Français ? “ Alési peut être adorable, voire attachant. Quant à Olivier Panis (ci-dessus), c'est quelqu'un de fidèle et de très droit ”. Jef entretient de bons rapports avec tous. Et même s'il déplore des conditions de travail de plus en plus difficiles et la multiplication des pass, il n'en demeure pas moins accro. Depuis le mois de janvier, il n'a disposé que d'un seul week-end pour caresser les trois têtes blondes que lui a donné la fidèle Lise.

 

Car en plus de ses collaborations pour Auto hebdo, Philip Morris et d'autres... Jef écrit des bouquins sur la F1 depuis 1989. Qui font référence dans la profession. Best seller incontesté, son “ Magic Senna ” a été vendu à 36 000 exemplaires. De quoi mettre un peu de beurre dans les épinards. En 2000, le montant de ses honoraires a frôlé le million de francs ! “ Mai j'ai de gros frais, s'empresse-t-il de préciser. Un exemple ? Mon billet pour le GP du Pacifique au Japon me coûte 10 000F ”. Sacré Jef !
 


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A suivre, Pas de « game over » pour No Cliché

 

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